La brûlure bactérienne du noisetier (ou bactériose du noisetier) est causée par la bactérie Xanthomonas arboricola pv. corylina. Les symptômes de la maladie s’expriment sous forme de lésions nécrotiques sur les feuilles et les involucres, et sous forme de chancres sur les parties ligneuses. Elle touche toutes les espèces de noisetiers et entraîne de lourdes pertes dans les vergers, surtout dans les plantations de moins de six ans. Les arbres soumis à des stress, comme le gel hivernal, les dommages de grêle, les lésions de brûlure orientale du noisetier et les stress hydriques, sont plus vulnérables à la brûlure bactérienne.

Feuille : Les feuilles présentent de petites taches anguleuses d'un brun rougeâtre et entourées d'un halo vert-jaune. Les lésions finissent par se fondre à l'extrémité des feuilles. Elles peuvent parfois avoir l’aspect de zones nécrosées le long de la nervure centrale.
 
Fruit : Présence de taches nécrotiques brunes à noires d’aspect huileux sur l’involucre et la coque.
 
Tige : De petites taches brunes légèrement convexes et ovales apparaissent le long des jeunes pousses. Elles s'élargissent et forment des chancres longitudinaux couvrant parfois toute la circonférence de la tige. Les chancres entraînent le dépérissement des jeunes branches fortement infectées. Les feuilles se flétrissent puis s’assèchent, mais restent fixées sur la tige. 
 
Tronc : Les chancres peuvent sécréter une gommose lors de temps chauds et humides. Ils sont bien visibles au printemps et à l’automne, mais peuvent parfois avoir l’aspect d’une craque dans l’écorce. Il faut alors retirer l’écorce en grattant avec un couteau afin d’observer la présence d’une zone brune à noire sur le bois.

La brûlure bactérienne peut être confondue avec la brûlure orientale du noisetier (Anisogramma anomala), qui cause des chancres similaires lors de sa première année d’infection. Toutefois, on peut distinguer les deux maladies par la présence de petits stromata elliptiques noirs sur les chancres causés par la brûlure orientale du noisetier. 
 
Au niveau des feuilles, d’autres champignons et bactéries peuvent causer des taches similaires. Un diagnostic obtenu d’un laboratoire spécialisé est nécessaire pour identifier correctement la brûlure bactérienne causée par Xanthomonas arboricola pv. corylina.

Xanthomonas arboricola pv. corylina hiverne dans les chancres et les bourgeons. Le matériel de pépinière infecté est la principale voie d'introduction et de propagation de la maladie dans les nouveaux vergers. Une fois installée, la bactérie est principalement disséminée par l’eau des pluies et les outils d'élagage contaminés. Les périodes d’humidité élevée et les températures au-dessus de 20 °C sont favorables à la propagation de la maladie. L’infection n’est possible qu’en présence d’humidité. Elle peut s’opérer en moins d’une heure si les conditions sont propices.

La bactérie entre dans les noisetiers par les stomates des feuilles, les bourgeons, les parties vertes en croissance ainsi que par les blessures ou les plaies de taille. Les feuilles sont plus sensibles aux infections à partir du débourrement jusqu’à leur plein déploiement. La bactérie attaque aussi les bourgeons de l'extérieur, puis migre de l'écaille vers l'intérieur. Les bourgeons meurent ensuite ou sont partiellement endommagés, et des feuilles malformées se développent. Finalement, la bactérie peut aussi pénétrer son hôte par les lenticelles, mais les tissus deviennent moins sensibles à l’infection après la lignification. Les branches de plus de trois ans ne meurent généralement pas de l’infection.

Il est important de se procurer des arbres sains: l’agent pathogène peut être présent sur les plants achetés en pépinière. On recommande de les inspecter avant la plantation. Il faut également bien désinfecter les outils de travail et couper les branches suspectes en dessous des chancres et les brûler ou les transporter loin de la noiseraie.

Kaluzna, M, Fischer-Le Saux, M, Pothier, JF, et al. Xanthomonas arboricola pv. juglandis and pv. corylina: Brothers or distant relatives? Genetic clues, epidemiology, and insights for disease management. Mol Plant Pathol. 2021; 22: 1481– 1499.

OMAFRA : Notes sur les maladies des noix de verger, Bactériose du noisetier