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Une feuille basale de carotte montre une coloration jaune à rouge à la marge du limbe. Il faut spécifier que ce plant présentait une prolifération de nombreuses petites feuilles jaunes, frisées, trapues et atrophiées au cœur du collet. Les tests de laboratoire (PCR) ont révélé la présence de phytoplasmes dans les feuilles. Il pourrait s’agir du phytoplasme de la jaunisse de l’aster rapporté chez la carotte. La conseillère agricole mentionne que le champ de carottes était infesté de cicadelles de l’aster (Macrosteles quadrilineatus) et que moins de 1 % des plants sont affectés.
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Généralités
Les phytoplasmes sont des bactéries sans paroi cellulaire ni rigidité et d’une forme variable (sphérique, allongée, irrégulière). Ils vivent dans le système vasculaire (phloème) des plantes et dans les insectes vecteurs. Le phytoplasme de la jaunisse de l’aster affecte de nombreuses cultures légumières et fruitières, les plantes ornementales et quelques mauvaises herbes. Chez les apiacées, la carotte, le panais et le persil sont particulièrement sensibles. En général, cette maladie est fréquente mais les dommages sont mineurs. Chez la carotte, le feuillage affecté rend la récolte mécanique difficile, car les feuilles infectées cassent au niveau du sol. La maladie est accentuée lorsque les récoltes sont tardives et elle peut continuer de progresser en entrepôt.
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Symptômes
Les symptômes sont en lien avec le stade de développement de la plante.
Feuille : les jeunes feuilles au cœur du collet jaunissent. Une prolifération de nombreuses petites feuilles jaunes, frisées, trapues et atrophiées émergent du cœur du collet. Ces feuilles donnent à la plante l’aspect d’un « balai de sorcière ». Les vieilles feuilles deviennent bronze à rouges à pourpres. Chez la carotte, les feuilles rougies sont caractéristiques de cette maladie et sont facilement reconnaissables au champ.
Racine : présence de radicelles fibreuses et déformées au niveau des lenticelles. Les racines sont d’un petit calibre et la qualité est moindre (goût altéré, couleur et texture sont affectées).
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Ne pas confondre
Chez la carotte, les symptômes de la jaunisse de l’aster peuvent être confondus avec des carences minérales (proportion plus élevée de plants atteints), des dommages causés par les herbicides du groupe 4 qui contiennent des régulateurs de croissance (coloration pourpre du feuillage absente), la sécheresse (proportion plus élevée de plants atteints) ou des stress environnementaux.
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Cycle vital/épidémiologie
La jaunisse de l’aster est transmise principalement par la
cicadelle de l’aster (
Macrosteles quadrilineatus). Les phytoplasmes parasitent de façon obligatoire les insectes vecteurs et le phloème des plantes dans lequel ils se multiplient. Les plants infectés le sont à vie. La cicadelle de l’aster arrive des graminées sur lesquelles elle hiberne au stade d’œuf. Vers la mi-juin, l’émergence des larves coïncide avec l’arrivée dans les champs de graminées d’adultes provenant du sud et transportés par les courants d’air chauds. Les larves et les adultes sont donc présents dans les champs de la mi-juin à la fin août. Au cours de la saison, les adultes colonisent d’autres cultures et infectent les plants lorsqu’elles se nourrissent. Pour transmettre la maladie, il faut que les cicadelles soient déjà porteuses. Les cicadelles s’infectent lorsqu’elles se nourrissent sur des plantes infectées. Une période d’incubation variant entre 2 à 3 semaines est nécessaire pour que les phytoplasmes se multiplient dans les cicadelles et aillent se loger dans ses glandes salivaires. Les phytoplasmes sont injectés dans la plante lorsque le vecteur se nourrit sur un plant sain pendant une période de temps substantielle (min 8 heures) pour pouvoir contaminer le phloème. Les symptômes se manifestent dix jours à trois semaines après l’inoculation du phytoplasme dans la plante, selon la température et la plante. Tous les facteurs qui rendent les plantes succulentes ou luxuriantes augmentent les risques de dommages par les cicadelles (conditions pluvieuses, excès d’azote, etc.).
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Méthodes de lutte
Pour diminuer cette maladie et la prolifération de cicadelles dans les champs, il faut prioriser la lutte aux mauvaises herbes qui sont des plantes réservoirs pour les cicadelles. Il fait désherber le long des fossés, des clôtures et dans les champs, éviter de cultiver la carotte près des champs de laitues et de graminées qui favorisent l’établissement des cicadelles, effectuer une rotation des cultures avec des plantes non hôtes, détruire les résidus de culture et assurer un bon suivi des populations de cicadelles au champ (filet et pièges collants). La lutte chimique donne des résultats mitigés.
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Références et liens
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