La face de chat, également appelée cicatrice stylaire liégeuse, se manifeste au moment de la formation des premiers fruits. Cet état résulte d'une pollinisation inadéquate ou du développement anormal du pistil de la fleur et concerne principalement les tissus à la jonction entre le style et l’ovaire. Les fruits ainsi formés montrent des malformations. La face de chat est observée au champ et plus rarement en serre. Les tomates à gros fruits, destinées au marché frais, sont plus fréquemment déformées et ne sont pas commercialisables. Ce défaut est surtout présent sur les premières grappes de tomate. La face de chat est fréquente et mineure sauf pour les cultivars à gros fruits.

Fruit : sont déformés et souvent aplatis au niveau de la zone stylaire. Des rayures ou des bandes de tissus cicatriciels liégeux, de couleur brun verdâtre foncé, apparaissent souvent entre les renflements. Parfois, des cavités profondes se forment et pénètrent dans la chair.

La face de chat peut être confondue avec des symptômes du phytoplasme de la jaunisse de juin et des dommages de phytotoxicité par les herbicides phytohormonaux (ex. : 2, 4-D). Dans les deux cas, des symptômes foliaires sont visibles. Elle peut également être confondue avec la pourriture apicale (carence en calcium - zones nécrotiques sans cicatrice liégeuse), les fruits « à fermeture éclair » ('zippering' – fines cicatrices liégeuses verticales et horizontales) et des dommages d’alimentation de la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera – présence de trous plutôt ronds, sans cicatrice liégeuse).

De graves perturbations de la croissance au moment de la floraison sont responsables de la face de chat. Les fleurs sont sensibles lorsqu’elles sont exposées à des températures froides (< 15 °C) ou trop chaudes, environ trois semaines avant l’anthèse. Les grands écarts de la température entre le jour et la nuit, un effeuillage trop sévère, une luminosité faible, la variété de tomate, un niveau d’azote trop élevé dans le sol et l’effet des herbicides phytohormonaux peuvent également accroître le développement de la face de chat.

Pour prévenir la face de chat, il faut favoriser une bonne croissance des plants, avoir une fertilisation équilibrée, éviter le pinçage excessif des plants et l’utilisation des cultivars à gros fruits. Des cultivars résistants sont disponibles. En serre, le maintien des conditions de croissance optimales, notamment la température de l’air et la luminosité, est primordial.

Jones J. J., Zitter T. A., Momol T. M. & Miller S. A. (Eds) (2014). Catface. Dans Compendium of Tomato Diseases and Pests. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 129-130.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Face de chat (cicatrice stylaire liégeuse). Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 309 et 390. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch18-tomate.pdf) (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch25-tomate-de-serre.pdf)

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/tomatoes/diseases-and-disorders/abnormal-fruit.html

https://www.agrireseau.net/legumeschamp/documents/tomates%20difformes.PDF