IRIIS phytoprotection

Imprimer tout

Imprimer texte

Pourriture sure (syn. Pourriture aigre) - Courges
Sour rot

Champignon :

Geotrichum candidum

Pourriture molle

Information reliée à l'image

Sur une courge musquée 'Butternut' provenant d’un champ, présence d’une pourriture molle débutant dans la partie basale du fruit. L’épiderme affecté est pâle et mou. La pourriture progresse et des lignes sinueuses montrent une démarcation nette entre la partie saine et pourrie. La chair du fruit est décomposée, pâle et humide (non visible ici). Une forte odeur acidulée émanait du fruit. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Geotrichum candidum, responsable de la pourriture sure. Aucune bactérie n’a été détectée du fruit. Le conseiller agricole mentionne qu’au champ, les plants affectés sont en foyer et représentent 3 % de la production. Les fruits pourris reposaient sur un sol dont le drainage est passable.

Généralités

Le champignon Geotrichum cause la pourriture sure des fruits et des légumes en champ et en postrécolte. Il est souvent associé à des bactéries telles Pectobacterium carotovorum et Pseudomonas spp. Il provoque des pourritures molles et humides qui se couvrent parfois d’un duvet blanc, prostré et terne. Chez les cucurbitacées, le concombre, le melon d’eau et les melons sont sensibles. Geotrichum peut également affecter les fruits (tomate) et les légumes (carotte, poivron) mûrs ou en contact avec le sol humide. La pourriture sure cause des pertes pour le marché frais et lors de l’entreposage. La contamination peut se faire d’un fruit à un autre. La maladie demeure occasionnelle et mineure.

Symptômes

Fruit : au début, présence de zones humides près de la zone stylaire ou pédonculaire ou de blessures. La dégradation s’accentue pour devenir une pourriture molle. Les tissus internes sont mous et aqueux et une odeur de vinaigre peut accompagner la pourriture. La pourriture sure se développe moins rapidement sur les fruits verts que les fruits mûrs.

Ne pas confondre

Les symptômes de la pourriture sure peuvent être confondus avec ceux du dépérissement phytophthoréen (Phytophthora capsici). La présence de sporangiophores et de sporanges permet de différencier ces deux maladies. Elle peut également être confondue avec la moisissure chevelue (Rhizopus stolonifer) et des pourritures bactériennes. Dans ces cas, le pH très acide de la pourriture acide (4,4) permet de la différencier.

Cycle vital

Geotrichum candidum est commun dans les sols, les plantes et les milieux aquatiques. Les spores sont dispersées par l’eau, les insectes, la machinerie et les travailleurs. La température optimale pour la croissance du champignon varie entre 30 et 35 °C et requiert des conditions humides. Les infections surviennent seulement en présence de blessures diverses (mécaniques, piqûres d’insectes, fente de croissance, coup de soleil, etc.) et la sensibilité du fruit augmente avec le mûrissement.

Méthodes de lutte

Pour diminuer les dommages causés par la pourriture sure, il faut privilégier les sols bien drainés, minimiser les blessures lors de la récolte, de l’entreposage ou du transport vers les marchés, maintenir une température d’entreposage inférieure à 10 °C. La lutte chimique est inefficace.

Références/liens

Jones J. B., Zitter T. A., Momol T. M. & Miller S. A. (Eds) (2014). Sour Rot (Geotrichum Rot, Bacterial Sour Rot). Dans Compendium of Tomato Diseases and Pests. 2e ed. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 108-109.

Snowdon A. L. (2010). Sour rot. Dans Post-Harvest Diseases and Disorders of Fruits and Vegetables : Volume 2. Manson Publishing Ltd. p. 277. (http://books.google.ca/books?id=WK-Scwl9skYC&pg=PA45&lpg=PA45&dq=geotrichum+candidum+cucumbers&source=bl&ots=wTGCzG9c5i&sig=BIJJzQAe_1Wf1RYGO0dM0VDvwps&hl=fr&sa=X&ei=Z0eHVN72G4OUNs68hPgP&sqi=2&ved=0CCUQ6AEwAQ#v=onepage&q=geotrichum%20candidum%20cucumbers&f=false)