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Un tubercule de pomme de terre rouge (cv 'Norland') provenant d’un entrepôt montre une pelure terne, brunâtre, et rugueuse. Cette anomalie de coloration couvre parfois un pourcentage élevé de la surface du périderme. Des taches brunes superficielles et légèrement dépressives sont également observées sur le périderme. La coloration brune des taches pénètre peu dans la chair. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Colletotrichum coccodes, responsable de la dartrose chez la pomme de terre.
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Généralités
La dartrose est causée par le champignon Colletotrichum coccodes. Ce champignon cause également l’anthracnose chez la tomate, l’aubergine et le poivron, en plus d’affecter environ 35 espèces de plantes cultivées et certaines mauvaises herbes. La maladie apparaît vers la fin de la période végétative, lorsque le climat est chaud et humide, que le sol est asphyxiant et que les plants sont sénescents ou affaiblis par d’autres maladies ou carences minérales (azote, phosphore). Les lésions causées par C. coccodes sont habituellement caractérisées par la présence de nombreux microsclérotes noirs. La dartrose est une maladie fréquente et mineure, mais qui peut être sévère lorsque les conditions climatiques sont très chaudes. Elle cause des manques à la levée, affecte la vigueur des plants, le rendement et la qualité des tubercules. La dartrose est souvent associée à d’autres maladies d’importance, ce qui augmente les pertes de rendement.
Sur le périderme des tubercules, la dartrose et la tache argentée (Helminthosporium solani) se côtoient fréquemment. Ces deux maladies affectent l’apparence des tubercules. Au fil des années, elles sont devenues importantes avec le développement des marchés de la pomme de terre de table et de croustilles.
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Symptômes Les symptômes de la dartrose sont plus souvent observés sur les organes souterrains lors de la récolte ou de l’entreposage, mais peuvent être présents sur les organes aériens.
Plantule : manque à la levée.
Feuille : jaunissement, enroulement et flétrissement débutant sur les jeunes feuilles. Les symptômes progressent ensuite vers le bas du plant. Dépérissement prématuré du feuillage.
Tige : au début, les taches sont blanches à jaunes puis deviennent brun foncé avec présence de microsclérotes noirs. Elles se développent surtout au bas de la tige puis se regroupent et leur centre porte parfois un duvet blanchâtre. Elles progressent jusqu’à ceinturer la tige. Les vieilles lésions sont grises et mates. Lorsque la tige devient sèche, les tissus internes sont fragiles, le système vasculaire est rose et des microsclérotes sont présents. La tige peut se couvrir complètement de microsclérotes et devenir noire.
Racine : destruction précoce des racines. Le cortex est pourri et fragile. Les racines peuvent apparaître rouges.
Stolon : présence de lésions grises et mates avec des microsclérotes. Les stolons peuvent apparaître rouges et demeurent attachés au tubercule.
Tubercule : lésions brunes dépressives sur le périderme qui apparaissent parfois grisâtres, ternes et rugueuses. Présence de microsclérotes et de soies (setae). Lors d’un entreposage prolongé, des dépressions peuvent se développer et une perte de poids causée par une perte d’eau est possible.
Plant : en général, les plants sont moins vigoureux.
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Ne pas confondre Sur les
feuilles, la dartrose peut être confondue avec les symptômes causés par la
brûlure hâtive (alternariose) (
Alternaria solani), le
flétrissement verticillien (
Verticillium spp.), la fusariose (
Fusarium spp.) et la rhizoctonie (
Rhizoctonia solani).
Sur la
tige, elle peut être confondue avec le
mildiou (
Phytophthora infestans) et de l’insolation (lésions blanchâtres).
Sur les
tubercules, elle peut être confondue avec la
tache argentée (
H. solani), mais la tache argentée est évolutive en entrepôt, ce qui est rarement le cas pour la dartrose.
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Cycle vital Le champignon hiverne sous la forme de sclérotes sur les résidus de culture, à la surface des tubercules infectés, sur des mauvaises herbes des solanacées (surtout les morelles (Solanum spp.)) et rarement dans le sol (survie < 3 mois). Au printemps, des acervules sont produits lorsque la température varie entre 8 et 35 °C. Ces acervules libèrent des conidies qui sont disséminées sur les jeunes feuilles par la pluie, le vent et l’eau d’irrigation. Les infections se produisent lorsque la température varie entre 10 et 30 °C (optimum entre 20 et 24 °C) en présence d’un film d’eau. Le champignon pénètre directement l’épiderme, mais également par des blessures ou les stomates. Si le champignon entre par les parties souterraines par le planton ou le sol, il se propage des racines jusqu’aux feuilles. Si l’infection débute sur les feuilles blessées ou sur les tiges, la maladie se développe vers le bas du plant pour atteindre les organes souterrains. Au cours de l’été, il peut y avoir plusieurs cycles de la maladie. La colonisation des tubercules se fait à tous les stades de développement, mais la formation de sclérotes est plus fréquente en fin de saison quand la température du sol est plus élevée.
Des dommages plus sévères sont observés dans des sols fortement contaminés par le champignon, légers (sableux), qui ont une faible fertilité (N et P) ou un stress hydrique (mal drainé, excès ou manque d’eau), mais également lorsque les températures sont trop élevées (entre 25 et 30 °C), les rotations de culture sont courtes et le délai entre le défanage et la récolte est prolongé. L’utilisation de la métribuzine (herbicide) augmenterait les dommages causés par la dartrose.
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Méthodes de lutte Pour lutter contre la dartrose, il faut utiliser des semences certifiées exemptes de maladie, faire un traitement chimique des tubercules de semence, favoriser la rotation des cultures (> 3 ans) avec des plantes non hôtes, assurer une fertilisation adéquate, améliorer le drainage, réduire le délai défanage-récolte, limiter les stress hydriques (excès ou manque d’eau) et contrôler les mauvaises herbes des solanacées. Un labour profond après la récolte permet d’enfouir les résidus de culture et favoriser leur décomposition. La lutte chimique est disponible et a un effet mitigé puisque la majorité des dommages surviennent dans le sol. Il n’existe aucune variété de pommes de terre résistante à la dartrose, mais les variétés hâtives semblent mieux résister que les variétés tardives. Avant leur entreposage, bien assécher les tubercules. En entrepôt, les tubercules doivent être maintenus à une température stable (< 5 °C) sous une humidité ambiante supérieure à 90 %.
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Traitements phytosanitaires
Références/liens
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