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Une feuille d’un plant de pomme de terre (cv 'Envol') porte de nombreuses taches brunes au contour diffus qui sont distribuées aléatoirement sur le limbe. Les taches traversent le limbe. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Alternaria alternata sur les taches foliaires. Ce champignon est responsable de la maladie des taches brunes (alternariose) chez la pomme de terre.
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Généralités
Alternaria alternata est un champignon saprophyte qui colonise presque tous les débris de plante. Il a été rapporté sur de nombreuses cultures et il cause des maladies qui sont fréquentes mais mineures. Chez la pomme de terre, A. alternata se développe tout au long de la saison de croissance des pommes de terre et cause la maladie des taches brunes (alternariose). Cette maladie a plusieurs similarités avec la brûlure hâtive, mais elle est moins dommageable, car A. alternata est un agent pathogène de plus faible virulence que A. solani. Les symptômes de la maladie des taches brunes sont généralement observés sur les plants avant ceux de la brûlure hâtive.
Les dommages sur les tubercules ("Black pit") surviennent lorsque les tubercules sont blessés ou meurtris lors de la récolte. Les symptômes se développent en entreposage. Les pertes sont habituellement inférieures à 10 %. Le développement de la maladie varie selon le cultivar, les conditions environnementales, la souche de l’agent pathogène et le degré de meurtrissure durant la récolte et le tri.
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Symptômes Si la maladie des taches brunes est sévère, des symptômes peuvent être observés sur la tige et les tubercules. Sinon, seul le feuillage est affecté.
Feuille : au début, présence de petites taches brunes foncé, circulaires à irrégulières ou prenant l’apparence d’une fine moucheture noire d’environ 3 mm de diamètre ("pepper spot"). Sur les lésions plus âgées, les taches sont plus foncées, ne sont pas délimitées par les nervures, mais sont plutôt circulaires avec de petits anneaux concentriques de tissus morts qui donnent un aspect de taches en cible. Ces anneaux sont plus discrets que ceux générés par la brûlure hâtive. Les taches sont entourées d’un halo jaune. Elles peuvent se grouper pour former de larges plages nécrotiques bordées d’une marge brun foncé. Ces plages nécrotiques sont normalement situées près de la marge des folioles. Les feuilles sévèrement infectées s’enroulent, sèchent puis tombent au sol ou demeurent sur le plant.
Tige : présence de taches brunes allongées ayant une marge brun foncé. Les taches peuvent se grouper pour former des zones noires de tissus morts.
Tubercule : sur le périderme, présence de petites dépressions noires, d’aspect liégeux, délimitées par une marge bien définie. Les dépressions pénètrent quelques millimètres de profond dans la chair et peuvent mesurer plus de 10 mm de diamètre.
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Ne pas confondre Sur les
feuilles, l’alternariose peut être confondue avec la
brûlure hâtive (
Alternaria solani – la couleur des feuilles affectées et la forme des lésions sont différentes, les taches peuvent être angulaires, se manifestent en premier sur les feuilles basales) et des
dommages d’ozone (O
3 - face supérieure davantage affectée et en général, petites mouchetures de couleur bronze).
Sur les
tubercules, le mildiou (
Phytophthora infestans – zones brun rougeâtre à brunes près des yeux, chair avec des zones colorées) et la
gale commune (
Streptomyces scabies – lésions superficielles, plus pâles et plus grandes) peuvent montrer des symptômes similaires.
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Cycle vital Le champignon hiverne sous la forme de mycélium et de conidies dans les résidus de culture, le sol, les tubercules de pommes de terre infectés, les mauvaises herbes et sur les hôtes sensibles (brassicacées, cucurbitacées). Les structures fongiques d’A. alternata contiennent de la mélanine, un pigment foncé qui permet au champignon de mieux se conserver et de résister davantage aux conditions environnementales adverses (cycles répétés de gel et dégel, sécheresse, etc.). Au printemps, les conidies sont produites sur les résidus de culture, c’est l’infection primaire. La sporulation et la dispersion des spores sont favorisées par l’alternance de conditions sèches et humides. L’infection se développe lorsque les conidies sont dispersées par le vent et l’eau (éclaboussure, irrigation, pluie) sur les feuilles basales des plants de pommes de terre. La germination des spores et la pénétration du champignon dans les feuilles sont favorisées par de longues périodes humides et une température supérieure à 18 °C. Les feuilles médianes puis les vieilles feuilles sont plus sensibles à l’infection et tendent à avoir des lésions qui sont plus grandes que celles observées sur les jeunes feuilles. Les symptômes apparaissent 2 à 3 jours après l’infection. La maladie des taches brunes est une maladie avec plusieurs cycles de nouvelles infections par saison. Le feuillage infecté constitue la première source d’inoculum pour les infections des tubercules lors de la récolte.
Ce sont les spores présentent sur les lésions foliaires qui contaminent le sol. Aucune infection ne se produit sur les tubercules avant la récolte parce que les spores d’A. alternata restent à la surface du sol et sont incapables de pénétrer directement le périderme sain des tubercules. Des conditions humides lors de la récolte fournissent des conditions favorables pour la germination des spores du champignon. L’infection se produit lorsque du sol contaminé entre en contact avec des blessures, des meurtrissures ou des lenticelles gonflées créées lors de la récolte. La présence d’eau libre à la surface des tubercules favorise aussi l’infection. Les tubercules récoltés trop hâtivement sont également plus sensibles à la maladie. Les lésions sur les tubercules se développent lentement en entrepôt sauf si les conditions sont chaudes. La maladie ne se propage pas d’un tubercule à l’autre.
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Méthodes de lutte Pour diminuer la maladie des taches brunes au champ, il faut utiliser des semences certifiées exemptes de maladie, assurer une fertilisation adéquate et un bon drainage des sols, utiliser judicieusement l’irrigation par aspersion et faire une rotation des cultures (> 2 ans) avec des plantes non hôtes (céréales, maïs, soya). Assurer une lutte efficace contre les volontaires et les mauvaises herbes et enlever et détruire les tissus affectés. Ajuster la machinerie servant à la récolte pour éviter les blessures et récolter par temps sec. Les tubercules doivent être récoltés au bon stade de maturité et entreposés dans des conditions optimales afin d’assurer une subérisation rapide des lenticelles et la cicatrisation des blessures. La lutte chimique est disponible.
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Traitements phytosanitaires
Références/liens
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