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Un plant de sauge montre des feuilles en forme de cuillère inversée. Quelques feuilles présentent de petites taches brunes ou sont brûlées. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du virus de la tache nécrotique de l'impatiente (INSV).
Ce résultat est surprenant puisqu’il est rare qu’un problème parasitaire affecte presque 100 % des plants comme dans ce cas. Par contre, s’il y avait des thrips dans la serre ou si les plants proviennent de plants mères infectés, il est possible que le virus INSV ait affecté un grand nombre de plants.
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Généralités
Le virus des taches nécrotiques de l'impatiente (INSV) et le virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV) sont des virus très proches (Tospovirus) qui causent des symptômes similaires. L’INSV affecte essentiellement les plantes ornementales et quelques légumes (poivron, tomate, laitue, etc.) tandis que le TSWV affecte surtout les légumes. L’INSV est un virus important qui peut infecter plus de 300 espèces de plantes réparties dans au moins 50 familles. Il infecte également les mauvaises herbes. La floriculture est une source majeure de cette maladie en serre au Canada. Ce virus est observé principalement en serre et en champ dans les pépinières de production. En général, chez les plantes ornementales, l’INSV est fréquent et sévère. Les pertes de rendement sont souvent liées à la qualité esthétique des plantes. Les plants infectés en jeune âge ont des symptômes plus sévères que les plants infectés plus tard dans leur développement. À titre indicatif, certains cultivars de pétunia sont de bonnes plantes indicatrices de la présence des virus INSV et TSWV. Ces cultivars de pétunia attirent les thrips, mais leur permettent rarement de compléter leur cycle de développement. Le poinsettia, la rose, le phlox, la lobélie, etc. sont parmi les quelques plantes ornementales qui ne sont pas sensibles au Tospovirus. Certaines plantes sont infectées, mais demeurent asymptomatiques pendant plusieurs mois avant de les exprimer (ex. : cyclamen de Perse). L’impatiente est très sensible aux INSV et TSWV. Elle est facilement infectée et exprime très rapidement des symptômes. La propagation de la maladie est fulgurante.
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Symptômes
Les symptômes sont très variables et sont fonction de la souche de virus, de la plante, du stade de développement de la plante au moment de l’infection et des conditions environnementales. Parmi les symptômes les plus fréquemment observés, il y a :
Feuille : présence de taches de différentes teintes avec une marge foncée ou non, de taches en anneaux, de mosaïques, de marbrures, de lignes ou de stries de différentes teintes, en zigzag ou non, et des nervures décolorées, foncées ou nécrotiques. Les taches peuvent débuter à l’apex, à la marge ou longer les nervures. Le feuillage est parfois jaune, déformé et gaufré. Flétrissement, dépérissement et chute des feuilles. Le pétiole peut brunir et dépérir.
Fleur : présence d’anomalies de coloration, de taches ou de stries jaunes à brunes. Déformation, flétrissement et chute des fleurs.
Tige : présence d’anomalies de coloration, de taches ou de stries jaunes à brunes ou de lésions nécrotiques brunes à noires.
Plant : faible croissance, rabougrissement, nanisme et flétrissement. Les plants meurent occasionnellement.
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Ne pas confondre
Les symptômes causés par le virus INSV peuvent être confondus avec ceux causés par le virus TSWV. Un test de laboratoire est requis pour les distinguer. Ils peuvent également être confondus avec des carences minérales, une phytotoxicité par des herbicides phytohormonaux, etc.
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Cycle vital/épidémiologie
Deux des plus grands réservoirs du virus INSV incluent les plantes ornementales vivaces et les mauvaises herbes. Ce virus et ses vecteurs sont fréquemment propagés lors du transport des plantes ornementales et des transplants, ce qui explique la grande diversité mondiale de plantes liée à ce virus. Le virus est transmis essentiellement par le
thrips des petits fruits (
Frankliniella occidentalis) et occasionnellement par le thrips du tabac (
F. fresca).
Seules les larves peuvent acquérir l’INSV d’une plante infectée en se nourrissant au moins 15 minutes sur celle-ci. La transmission n’est réalisée que par l’adulte en s’alimentant sur les feuilles ou les fleurs. La période d’incubation du virus dans les thrips varie de 4 à 10 jours. Les thrips sont au maximum de leur capacité infectieuse 22 à 30 jours après avoir acquis le virus et demeurent porteurs toute leur vie. Chez les thrips, le virus ne se transmet pas d’une génération à l’autre. Le virus est parfois transmis par le bouturage de plantes infectées, mécaniquement par les outils de travail et rarement par les semences.
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Méthodes de lutte
La lutte contre l’INSV est très difficile. Les mesures d’hygiène doivent être strictes. Il faut utiliser des semences et des plants exempts de virus pour briser la relation insecte-maladie, assurer une lutte efficace contre les mauvaises herbes (champ, intérieur et extérieur des serres), éliminer et détruire les plants infectés et les résidus de culture. Utiliser des variétés résistantes lorsqu’elles sont disponibles. Dépister régulièrement chaque semaine, particulièrement les boutures, les plants mères, les nouveaux arrivages de plantes et les plantes très sensibles.
En champ, l’INSV hiverne dans les résidus de culture infectée et les mauvaises herbes. La dispersion de la maladie par les thrips infectés, sur les plantes saines et les mauvaises herbes, se fait sur une courte période au printemps. Selon la culture, il est préférable de décaler la production au champ pour éviter cette période. La rotation des cultures avec des plantes non hôtes (ex. : poinsettia, rose, phlox, etc.) est également efficace.
En serre, il est préférable de respecter un temps d’arrêt d’au moins un mois entre deux cultures et d’accroitre la température (40 °C pendant 10 à 15 jours) pour abaisser ou éliminer la population de thrips. Nettoyer et désinfecter les serres et tout le matériel utilisé (outils, plateaux, pots, sol, etc.). Des pédiluves à l’entrée des serres sont obligatoires. Installer des moustiquaires à mailles très serrées devant les entrées d’air, briser le cycle vital des thrips en appliquant au sol de la chaux hydratée ou de sulfate de cuivre, deux à trois fois par année. Dépister les thrips avec des pièges collants bleus jumelés avec des phéromones et si possible, insérer des impatientes et des pétunias qui sont d’excellentes plantes indicatrices de ce virus. Éviter de produire des plantes ornementales autour ou dans la même serre que les transplants de légumes, car elles attirent les thrips. La lutte biologique est disponible et efficace. Les traitements insecticides devraient être utilisés en dernier recours.
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Références et liens
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