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Un plant de Lewisie du Siskiyou montre des taches rouges avec une marge irrégulière. Le diamètre des taches est variable. Les feuilles basales sont les plus affectées. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du virus du flétrissement de la fève (BBWV) qui comprend les deux espèces BBWV-1 et BBWV-2.
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Le virus du flétrissement de la fève (BBWV -
Fabavirus) affecte une gamme d’hôtes importante qui comprend plus de 200 espèces de plantes appartenant à 41 familles. Des cultures légumières (artichaut, haricot, laitue, pois, poivron, tomate, etc.), des plantes ornementales (bégonia, campanule, hélénie, iris, lisianthus, pervenche (vinca), pétunia, poivron d'ornement comestible, verveine, etc.) et des mauvaises herbes (amarante, laiteron,
linaire vulgaire,
plantain lancéolé,
plantain majeur, etc.) sont principalement affectées. BBWV comprend deux espèces virales distinctes reconnaissables à la divergence de leur génome : BBWV-1 et BBWV-2. Au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAPQ, la distinction entre ces deux virus n’est pas encore réalisée lors du test sérologique ELISA. Néanmoins, en Amérique du Nord, BBWV-2 serait observé plus fréquemment que BBWV-1. Ce virus est observé principalement en champ et en pépinière et plus rarement en serre. Chez les plantes ornementales, il est occasionnel et mineur et les pertes sont généralement minimes. Sur certaines plantes, il a été démontré que l'alternance de températures très contrastées entre le jour et la nuit avait une relation directe avec la gravité des symptômes.
Les symptômes du BBWV peuvent être confondus avec ceux d’autres virus.
Le virus du flétrissement de la fève peut être transmis par la sève présente sur les outils ou les travailleurs, mais il est transmis essentiellement par plusieurs espèces de pucerons (une vingtaine d'espèces) selon le mode non persistant, ce qui signifie que le virus ne se multiplie pas à l’intérieur du vecteur et qu’il est transmis uniquement par le stylet du puceron. Les pucerons acquièrent le virus de plants infectés et transmettent le virus aux plantes ornementales saines. Une fois le virus inoculé, les pucerons doivent se nourrir de nouveau sur des plants infectés pour acquérir le virus et poursuivre la propagation (mode de transmission non persistante). Le
puceron vert du pêcher (
Myzus persicae) est la principale espèce recensée. Le virus n'est pas transmis par la semence.
Des mauvaises herbes servent de plantes-réservoirs et montrent rarement des symptômes.
Pour contrôler le BBWV, il faut assurer une lutte constante et efficace contre les pucerons et les mauvaises herbes (extérieur, intérieur et autour des serres). Privilégier une hygiène et une salubrité impeccables. Laver et désinfecter fréquemment les mains, les outils et les vêtements de travail. Recourir à des cultivars résistants lorsque disponibles. Enlever et détruire les plantes infectées et les plantes saines avoisinantes. Les plantes infectées doivent être sorties des rangs en les plaçant dans des sacs de plastique fermés pour éviter tout contact avec les plantes saines. Délimiter les zones de plantes infectées et travailler dans ces zones en dernier. L’emploi d’insecticides de contact et systémique a une certaine action sur les pucerons aptères, qui se déplacent d’un plant à l’autre sur la rangée, mais n’a pas d’impact sur les pucerons ailés qui propagent le virus d’un champ ou d’une serre à l’autre. La transmission rapide du virus aux plantes saines n’est pas suffisamment longue pour que l’insecticide agisse sur le puceron.
En serre, en plus de certaines méthodes énoncées précédemment, les pièges jaunes permettent de dépister les populations de puceron. Les serres et les systèmes d’irrigation doivent être nettoyés et désinfectés entre chaque production. L’installation de pédiluves à l’entrée des serres est obligatoire. Une fois que la plante est virosée, il n’existe aucune méthode de lutte curative.