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Sur un chou frisé (cv 'Wirosa F1') provenant d’un champ, présence d’une pourriture molle brune à la marge des feuilles enveloppantes. La pourriture est bordée d’un léger halo jaune. Une odeur nauséabonde se dégage de cette pourriture. Les tests de laboratoire et de pouvoir pathogène sur des plantules de chou ont révélé la présence de la bactérie Xanthomonas campestris pv. campestris, responsable de la nervation noire. Notez que ces symptômes ne sont pas typiques de cette maladie bactérienne.
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Généralités
La nervation noire (Xanthomonas campestris pv. campestris) est la maladie la plus importante des crucifères, affectant également plusieurs mauvaises herbes de cette famille de plantes. Toutes les crucifères sont sensibles, mais particulièrement le chou, le chou frisé et le chou-fleur. C’est une maladie occasionnelle, mais sévère, liée au temps chaud et pluvieux. Les pertes de rendement et de qualité peuvent être importantes, autant au champ qu’en entreposage.
Contrairement à la tache bactérienne causée par Xanthomonas campestris pv. armoraciae où les dommages sont détectés en serre lors de la production des transplants, la nervation noire passe souvent sous le radar. Les températures fraîches qui règnent dans les serres (< 15 à 18 °C) ne favorisent pas l’expression des symptômes de la maladie. Il n'est pas rare que les plantules infectées soient asymptomatiques. C’est après la transplantation au champ, lorsque les températures atteignent 25 à 35 °C, sous une forte humidité relative (80 à 100 %) que les transplants montrent des symptômes.
La nervation noire doit son nom au fait que les nervures deviennent noires à mesure que la bactérie se multiplie dans le système vasculaire. Elle produit du xanthane, un polysaccharide qui interfère dans le transport de l’eau et des éléments nutritifs en obstruant les vaisseaux. Les nervures noires et une marge jaunie en forme de « V » sont des signes diagnostiques de la nervation noire. Au champ, la maladie se présente d’abord en foyer puis la bactérie peut s'étendre à tout le champ. Il est alors fréquent d'observer la distribution de la maladie selon l'axe de passage de la machinerie.
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Symptômes
Feuille : sur les plantules, la marge des cotylédons est noire puis devient jaune et se dessèche. Sur les plants, le symptôme caractéristique est une lésion en forme de « V » débutant à la marge. La lésion est d'abord jaune, irrégulière, de 1 à 3 cm de diamètre puis se dessèche. Le jaunissement progresse en forme de « V » entre les nervures vers le pétiole. Les nervures infectées deviennent noires. Le pétiole est aussi affecté. La nervation noire amène souvent de la pourriture molle bactérienne d’origine secondaire. Sur le chou-fleur, la nervation noire apparaît sous la forme d’une moucheture noire ou d’une marge foliaire roussie.
Tige : noircissement du système vasculaire.
Racine : chez les crucifères racines (navet, rutabaga), noircissement du système vasculaire.
Plant : peut flétrir et mourir.
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Ne pas confondre
Cette maladie peut être confondue avec la
fusariose vasculaire (jaunisse fusarienne), mais dans ce cas, les nervures sont brunes au lieu d’être noires et avec la
tache bactérienne (
Xanthomonas campestris subsp.
raphani (X.c.r.)) qui pénètre dans les feuilles que par les stomates et qui n’est pas une maladie systémique.
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Cycle vital/épidémiologie
La bactérie survit dans les résidus de culture infectée, sur et dans la semence et dans le sol (40 à 60 jours). Elle pénètre dans la feuille par des blessures, les hydatodes ou les stomates et envahit le système vasculaire. La bactérie peut progresser par la suite vers le pétiole et la tige. Elle est dispersée par l’eau (pluie, éclaboussures, irrigation par aspersion), le vent, les insectes, la machinerie, les outils et les travailleurs. La croissance optimale de la bactérie se situe entre 25 et 30 °C, sous des conditions humides. Les symptômes apparaissent 8 à 10 jours après l’infection.
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Méthodes de lutte
Pour empêcher le développement de la maladie, il faut privilégier l’utilisation de semences traitées et de transplants certifiés, employer du matériel neuf ou désinfecté pour la production de transplants, assurer un bon espacement entre les plants pour diminuer l’humidité, éliminer les transplants infectés ou suspects et éviter l’irrigation par aspersion. Favoriser la rotation des cultures (3 ans) avec des plantes non hôtes (solanacées, cucurbitacées), les sols bien drainés, lutter contre les insectes, enfouir rapidement les résidus de culture pour accélérer leur décomposition et éliminer les mauvaises herbes de la famille des crucifères. Des cultivars résistants sont parfois disponibles.
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Traitements phytosanitaires
Références et liens
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