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Une laitue romaine montre des taches angulaires brun pâle à brun foncé, plutôt luisantes, sur les feuilles médianes. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Pseudomonas cichorii, responsable de la tache luisante chez la laitue.
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Généralités
Chez la laitue, la tache bactérienne est causée par deux bactéries pathogènes soient
Pseudomonas cichorii et
Xanthomonas axonopodis pv.
vitians (syn.
X. campestris pv.
vitians).
Pseudomonas marginalis pv.
marginalis,
P. viridiflava et
P. fluorescens biotype II sont considérées comme des bactéries opportunistes ou de faiblesse qui envahissent des tissus blessés. Les conditions favorables au développement des bactéries sont une température et une humidité élevées. L’eau est essentielle aux bactéries, car elle permet de se multiplier, de se déplacer sur de courtes distances grâce à leurs flagelles et d’entrer dans les tissus par les blessures ou les orifices naturels.
La bactérie
P. cichorii a une gamme d’hôtes variés qui comprend des légumes (aubergine, céleri, chou, chou-fleur, tomate, etc.), des fleurs (chrysanthème, gerbéra, pélargonium, etc.) et de nombreuses mauvaises herbes (
pourpier potager (
Portulaca oleracea),
séneçon vulgaire (
Senecio vulgaris), etc.). Chez les astéracées, elle infecte la laitue bien développée, la chicorée et l’endive. La maladie est observée principalement en champ et occasionnellement en serre sur des plants en excès d’azote. Les symptômes apparaissent quelques semaines avant la récolte et évoluent en entrepôt, diminuant la qualité du produit.
La tache luisante affecte essentiellement la laitue pommée et n’est généralement pas observée sur la laitue de type feuille. Les symptômes sont observés lors de la récolte quand la pomme est coupée et que les feuilles externes sont enlevées.
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Symptômes
Pseudomonas cichorii peut affecter toutes les feuilles, mais il affectionne particulièrement les feuilles internes. Chez la laitue, P. cichorii peut causer des taches sur le limbe, à la marge ou sur la nervure principale.
Feuille (tache bactérienne) : présence de petites taches jaunes à brun foncé, luisantes, circulaires à irrégulières. Elles se rejoignent souvent le long des nervures secondaires qui deviennent brunes. Sous des conditions humides, les taches noircissent et en conditions sèches, elles deviennent pâles et diaphanes.
Feuille (tache bactérienne) : la nervure principale et le pétiole des vieilles feuilles brunissent à noircissent à partir du sol. Les tissus avoisinants sont humides et bruns, gagnent les nervures secondaires et le limbe de quelques feuilles. La maladie peut progresser vers les feuilles du cœur.
Feuille (tache luisante) : présence de petites taches brun foncé et luisantes sur le limbe et le pétiole des feuilles internes. Il n’y a pas de pourriture. Les feuilles extérieures sont sans symptôme. La maladie n’est pas ou rarement visible avant la récolte.
Collet et racine : lorsque l’inoculum de la bactérie est élevé dans le sol, la bactérie peut pénétrer par les racines et le collet, migrer par le système vasculaire vers le haut et provoquer le noircissement de la nervure principale.
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Ne pas confondre
Les taches bactériennes causées par différents organismes peuvent être facilement confondues entre elles. Une analyse de laboratoire est requise pour les différencier.
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Cycle vital/épidémiologie
La bactérie hiverne dans le sol, sur les débris de culture infectée (environ 6 mois), la
laitue sauvage (
Lactuca serriola), les mauvaises herbes et dans les réserves d’eau contaminée servant à l’irrigation par aspersion. Elle se conserve également sur la semence (environ 3 mois). Le sol contaminé permet les infections systémiques. Les contaminations peuvent avoir lieu dès la fin du stade « rosette » lors de pluies ou d’irrigations importantes. Les feuilles externes humides logent la majorité des bactéries et constituent une source d’inoculum importante permettant la contamination des feuilles du cœur. Le champignon entre dans les feuilles par les blessures ou les ouvertures naturelles (stomates et hydatodes) lorsqu’elles sont mouillées. Les bactéries colonisent les tissus puis sont dispersées par les éclaboussures d’eau (pluie, irrigation par aspersion) sur les feuilles de laitue ou les plants sains avoisinants. La maladie se développe en milieu humide, entre 5 et 35 °C, avec un optimum variant entre 20 et 25 °C. Les symptômes apparaissent 1 à 5 jours après l’infection, selon les conditions environnementales.
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Méthodes de lutte
Pour prévenir le développement de la tache bactérienne et de la tache luisante, il faut utiliser des semences et des transplants sains, une eau d’arrosage de qualité, cultiver dans des sols bien drainés et assurer une fertilisation équilibrée. Éviter de planter la laitue à proximité de cultures infectées et d’irriguer par aspersion lorsque l’eau est contaminée. Assurer une bonne circulation d’air entre les plants en évitant les plantations trop denses et une lutte efficace contre les mauvaises herbes et la laitue sauvage. Éliminer les tissus infectés en cours de production et les débris végétaux. Faire une rotation des cultures (3 ans) avec des plantes non hôtes si le sol est contaminé. Le travail au champ doit se faire lorsque le feuillage est sec. Les risques de transmission de bactéries par contact sont élevés, bien nettoyer et désinfecter les outils, le matériel et les mains des travailleurs. Aucun bactéricide n’est homologué contre la tache bactérienne de la laitue et aucune variété n’est résistante à la maladie.
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Références et liens
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