Le champignon Itersonilia perplexans est un champignon saprophyte fréquemment retrouvé à la surface des feuilles des astéracées et des apiacées. Il est pathogène chez le panais et la carotte et peut causer des dommages sévères chez le panais. Il affecte également la coriandre, le persil, l'aneth, certaines plantes ornementales (chrysanthème, aster, tournesol) et quelques mauvaises herbes.

Outre la feuille, l’inflorescence et la racine, des symptômes sont à l’occasion observés sur le pétiole et la semence.
 
Feuille : présence de petites lésions orange à brunes entourées d’un halo vert pâle. Les lésions peuvent s’unir et former de larges plages nécrosées. Des lésions grises à noires se développent à la base des pétioles.
 
Inflorescence : les inflorescences infectées peuvent être complètement détruites.
 
Racine : développement de chancres au collet et à l’épaulement de la racine ainsi qu’à la base des racines latérales. Les chancres sont brun rougeâtre et rugueux en surface et deviennent noirs avec le temps. Ils sont superficiels. Des agents pathogènes secondaires peuvent envahir ces blessures et dégrader complètement les racines.

Cette maladie peut être confondue avec la cavité pythienne (Pythium sp.) mais l’absence de cavités profondes permet de les distinguer. La présence de fructifications sur les tissus et la production de cirrhes issus des fructifications permettent de distinguer le Phoma du panais du chancre à Itersonilia.

Itersonilia perplexans hiverne sous la forme de chlamydospores dans le sol, de mycélium sur les racines infectées de panais et provient des semences contaminées. Au printemps, les spores sont dispersées par le vent et infectent le feuillage. Les nouvelles spores produites sur les feuilles tombent au sol et infectent les racines. La croissance du champignon est optimale à 20 °C et la maladie se développe lorsque les conditions sont fraîches et humides. La maladie apparaît généralement tard en saison.

Pour diminuer la sévérité de la maladie, il faut utiliser de cultivars résistants (cv 'Andover'), effectuer le buttage des racines tout au long de la production en couvrant l’épaulement des racines, favoriser les longues rotations des cultures pour diminuer la banque de chlamydospores dans le sol, cultiver dans des sols bien drainés et aérés, effectuer des labours profonds pour détruire les résidus de culture et contrôler les mauvaises herbes et les insectes, particulièrement la mouche de la carotte. Lors de la récolte, éliminer et détruire les racines infectées.

Davis R. M. & Raid R. N. (Eds) (2002). Itersonilia Canker of Parsnip. Dans Compendium of Umbelliferous Crop Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 34-35.

Richard C. & Boivin G. (1994). Chancre à Itersonilia du panais. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 219-220.(http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch14-panais.pdf)

http://ag.umass.edu/fact-sheets/parsnip-itersonilia-canker