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La face inférieure d’une feuille de pomme de terre montre des taches brunes. Les taches sont de tailles et de dimensions variables. Certaines prennent l'apparence d’une cible. Quelques folioles portent des plages brûlées. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Alternaria solani, responsable de la brûlure hâtive (brûlure alternarienne) chez la pomme de terre.
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Généralités
La brûlure hâtive (brûlure alternarienne) est une maladie observée annuellement chez la pomme de terre, mais qui cause des dommages mineurs. Elle affecte essentiellement le feuillage et les tubercules entreposés. Elle est également recensée chez la tomate, l’aubergine, le poivron et les adventices de la famille des solanacées. Elle est plus fréquente sur les plants âgés dont les fanes sont sénescentes ou stressées (Verticillium sp., carences en azote, sécheresse, dommages par les insectes, etc.). Les variétés 'Red Norland', 'Norchip', 'Superior' et 'Nordonna' sont particulièrement sensibles. Cette maladie est fréquente entre la fin juin et la mi-octobre. Les pertes de rendement sont généralement inférieures à 20 %, et parfois plus importantes lorsque des infections foliaires graves surviennent avant ou après la floraison. Les pertes de rendement sont également tributaires des excès d’humidité qui accroissent l’infection et augmentent les pertes de surface foliaire. Les lésions sur les tubercules réduisent la qualité et restreignent la mise en marché de la pomme de terre de table et de semence.
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Symptômes Si la brûlure hâtive est sévère, des symptômes peuvent être observés sur la tige, le pétiole des feuilles et les tubercules. Sinon, seul le feuillage est affecté.
Feuille : au début, les taches sont brun foncé, rondes, d’un diamètre variant entre 3 et 10 mm, et sont composées d’anneaux concentriques de tissus morts qui donnent un aspect de taches en cible. Ce symptôme est caractéristique de la maladie. La partie sèche finit par tomber. Les taches sont entourées d’un halo jaune. En se développant, les taches deviennent angulaires lorsqu’elles touchent aux nervures principales. Les feuilles infectées demeurent attachées aux plants. La maladie progresse des vieilles feuilles vers les jeunes feuilles. Dans le cas d’infections sévères, tout le feuillage est couvert de taches, devient jaune et la marge des feuilles est enroulée.
Tige et pétiole des feuilles : présence de taches brunes, dépressives et allongées, avec un centre clair quand l’infection est sévère. Présence d’anneaux concentriques.
Tubercule : sur le périderme, présence de zones brun foncé à noires, légèrement déprimées, rondes à irrégulières et entourées d’une marge saillante rouge à brun foncé qui prenant de l’expansion lors de l’entreposage. Dans la chair, les lésions sont généralement superficielles, brunes à noires, plutôt sèches et d’aspect liégeux. Lors d’un entreposage prolongé ou sous haute température, les tubercules deviennent ratatinés.
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Ne pas confondre Sur les
feuilles, la brûlure hâtive peut être confondue avec la moisissure grise (
Botrytis cinerea), l’alternariose (maladie des taches brunes) (
Alternaria alternata) et le
mildiou (
Phytophthora infestans). À un stade avancé de la maladie, la brûlure hâtive peut être confondue avec le
flétrissement verticillien (
Verticillum spp.).
Sur les
tubercules, le mildiou (
Phytophthora infestans) peut montrer des symptômes similaires.
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Cycle vital Le champignon survit dans les résidus de culture infectée, le sol (plusieurs années), les tubercules contaminés et d'autres plantes de la famille des solanacées sous la forme de conidies et de mycélium. Au printemps, les conidies sont produites sur les résidus de culture, c’est l’infection primaire. La sporulation et la dispersion des spores sont favorisées par l’alternance de conditions sèches et humides. Les conidies sont dispersées par le vent et l’eau (éclaboussures, irrigation par aspersion) sur les feuilles basales ou non et peuvent coloniser les feuilles qui sont en contact avec le sol. Les spores contaminent les plants d’un même champ ou d’un champ à l’autre, car elles peuvent être dispersées sur de longues distances.
Les conidies germent en présence d’eau et pénètrent directement par l’épiderme et occasionnellement par les stomates ou les blessures. Le développement du champignon exige une température d’environ 20 °C (entre 5 et 30 °C), des nuits fraîches (< 15 °C) et de l’eau (humidité, rosée, pluie, etc.). La pression de la maladie est plus grande dans les productions irriguées par aspersion ou dont la rosée est très fréquente. Une humidité relative inférieure à 96 % réduit les infections. Les premières lésions apparaissent lors de la floraison. Les symptômes sont visibles 5 à 7 jours après l’infection. La brûlure hâtive est une maladie avec plusieurs cycles de nouvelles infections par saison.
Ce sont les spores présentent sur les lésions foliaires qui contaminent le sol. Aucune infection ne se produit sur les tubercules avant la récolte parce que les spores d’A. solani restent à la surface du sol et sont incapables de pénétrer directement le périderme sain des tubercules. Des conditions humides lors de la récolte fournissent des conditions favorables pour la germination des spores du champignon. L’infection se produit lorsque du sol contaminé entre en contact avec des blessures, des meurtrissures ou des lenticelles gonflées créées lors de la récolte. La présence d’eau libre à la surface des tubercules favorise aussi l’infection. Les tubercules récoltés trop hâtivement sont également plus sensibles à la maladie. Les lésions sur les tubercules se développent lentement en entrepôt sauf si les conditions sont chaudes. La maladie ne se propage pas d’un tubercule à l’autre.
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Méthodes de lutte Pour diminuer la brûlure hâtive au champ, il faut enfouir les résidus de culture, utiliser des semences certifiées exemptes de maladie, assurer une bonne fertilisation et un bon drainage des sols, utiliser judicieusement l’irrigation par aspersion et faire une rotation des cultures (> 2 ans) avec des plantes non hôtes (céréales, maïs, soya). Les cultivars à maturité tardive seraient plus résistants à cette maladie que ceux à maturité hâtive. Assurer une lutte efficace contre les volontaires et les mauvaises herbes de la famille des solanacées. Ajuster la machinerie servant à la récolte pour éviter les blessures et récolter par temps sec. Les tubercules doivent être récoltés au bon stade de maturité et entreposés dans des conditions optimales afin d’assurer une subérisation rapide des lenticelles et la cicatrisation des blessures. La lutte chimique est disponible et efficace, ainsi que certains modèles prévisionnels.
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Traitements phytosanitaires
Références/liens
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