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  1. Moisissure grise (syn. Pourriture grise) - Laitues
  2. Grey mold (syn. Botrytis blight)
Champignon :
  1. Stade sexué : Botryotinia fuckeliana
  2. Stade asexué : Botrytis cinerea

Pourriture sur feuilles de laitue

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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Des transplants de laitue de serre présentent une pourriture humide brune débutant au collet et progressant sur le limbe. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Botrytis cinerea, responsable de la moisissure grise chez la laitue.

Les transplants sont cultivés dans un substrat organique avec irrigation. Les plants affectés sont distribués de manière éparse dans la serre et représentent environ 5 % de la production. Les symptômes sont apparus graduellement.
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Généralités
La moisissure grise, causée par le champignon Botrytis cinerea, est une maladie importante chez de nombreuses cultures. Botrytis cinerea est un champignon ubiquiste considéré comme un parasite de faiblesse ou un saprophyte qui se développe à partir d’une base nutritive constituée de feuilles sénescentes, de vieilles feuilles ou de fleurs sénescentes. Il est rare que Botrytis pénètre directement les tissus sains. Le signe le plus caractéristique de la moisissure grise est la production de conidies abondantes sur les tissus sénescents.
 
Les conditions favorables au développement de la moisissure grise sont un éclairage insuffisant, une densité de plants élevée, des plants affaiblis ou étiolés, une humidité élevée et une température variant entre 18 et 23 °C. Les symptômes apparaissent généralement en foyer et la maladie se propage rapidement. Botrytis cinerea est fréquemment observé en complexe avec d’autres agents pathogènes dont Sclerotinia sp.
 
En champ, la maladie est observée sur les transplants ou à partir de la pommaison. En général, les dommages sont peu importants, mais s’aggravent lors de printemps ou d’automne frais et pluvieux. Les porte-graines destinés à la production de semences sont très sensibles à Botrytis. En serre, c’est la maladie la plus importante, mais qui peut être limitée si la culture est bien gérée. Lorsqu’elle n’est pas contrôlée, la maladie se propage rapidement et les pertes sont importantes. En pépinière, la fonte des semis causée par B. cinerea est plutôt rare. Par contre, elle peut être observée lorsque le semis est trop dense, les cotylédons sont sénescents ou les feuilles basales sont en contact avec le sol humide. La sensibilité à la maladie varie selon le type de laitue, la laitue à port érigé (ex. : laitue romaine) est plus sensible que la laitue pommée. La moisissure grise affecte également la chicorée et l’endive.
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Symptômes
Botrytis cinerea parasite surtout les feuilles basses des plantules et des plants matures et le collet. Tous les organes affectés peuvent être recouverts d’une sporulation brune à grisâtre.
 
Plantule et transplant : présence de la fonte des semis lorsque les cotylédons sont sénescents, les feuilles basales touchent le sol humide ou que les plantules sont déjà affaiblies par les organismes responsables de la fonte des semis (Pythium spp., Rhizoctonia solani). La tige devient ceinturée et tombe au sol. Un mycélium stérile blanc grisâtre qui ressemble à une toile d’araignée peut se développer sur ces organes.
 
Feuille et tige : sur les feuilles sénescentes ou blessées, présence d’une pourriture humide brune qui progresse vers les autres feuilles, la tige ou le collet.
 
Fleur et graine : les pièces florales sénescentes constituent une base nutritive pour B. cinerea qui cause une pourriture des fleurs et contamine les graines.
 
Collet : pourriture humide brune pouvant se généraliser ou demeurer latente jusqu’à la pommaison. Le système vasculaire est parfois brun.
 
Pivot racinaire : présence de taches brun rougeâtre et de pourriture humide brune.
 
Plant : flétrissement et dépérissement soudain ou progressif.
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Ne pas confondre
En conditions très humides, la sporulation du champignon est clairsemée, mais il produit un mycélium cotonneux blanc grisâtre abondant qui peut être confondu avec la sclérotiniose (Sclerotinia sp. présence d’un mycélium blanc au collet et de gros sclérotes).
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Cycle vital
Le champignon hiverne occasionnellement sur les semences, mais surtout dans le sol, la matière organique, les débris végétaux et les mauvaises herbes sous la forme de mycélium, de conidies ou de sclérotes. Les sclérotes de Botrytis peuvent persister plusieurs années dans le sol. C’est le stade conidie qui est la principale source d’inoculum tandis que les sclérotes affectent surtout les feuilles près du sol. Le champignon est essentiellement dispersé par le vent et les courants d’air, à l’occasion par l’eau (pluie, irrigation par aspersion, condensation), les outils, les insectes et les travailleurs. Les infections ont lieu lorsque les conditions sont fraîches (18 et 23 °C) et humides (> 95 %). Le champignon pénètre dans les tissus par des blessures diverses, les tissus sénescents et rarement par les tissus sains. Les fleurs et les tissus âgés sont plus sensibles aux infections que les feuilles saines et les jeunes tissus. Une fois à l’intérieur des organes, le champignon avance rapidement et produit une pourriture molle en hydrolysant les substances pectiques. Il devient également très infectieux sur les tissus sains en contact avec son mycélium. Les sclérotes assurent la pérennité de la maladie. En conditions favorables, Botrytis peut sporuler sur des tissus quatre jours après l’infection, ce qui conduit à une propagation secondaire rapide de la maladie.
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Méthodes de lutte
Pour contrer le développement de la moisissure grise en champ, il faut éviter de transplanter les plantules de laitue avant qu’elles ne soient trop grosses, toutes formes de blessures, assurer une bonne circulation d’air entre les plants, éliminer les résidus de culture, favoriser l’utilisation de l’irrigation goutte à goutte ou en surface, sinon irriguer par aspersion tôt le matin pour que le feuillage s’assèche, cultiver dans des sols bien drainés ou sur buttes, nettoyer les plants de leurs tissus blessés ou sénescents et assurer une fertilisation équilibrée, particulièrement en azote. Des traitements fongiques (chimiques et biologiques) sont disponibles. Une rotation des familles de fongicides est à privilégier afin de retarder le développement de la résistance.
 
En serre et en pépinière, en plus des pratiques proposées en champ, il faut éviter les semis trop denses et maintenir le chauffage et la ventilation à un niveau adéquat pendant la nuit pour réduire l’humidité.
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Références/liens
Blancard D., Lot H. & Maisonneuve B. (2003). Moisissure grise. Dans Maladies des salades – Identifier, connaître et maîtriser. INRA éd., Paris. p. 241-244.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Pourriture grise. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 166-167 et 361. (https://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch11-laitue.pdf) (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch23-laitue-de-serre.pdf)

Subbarao K. V., Davis R. M., Gilbertson R. L. & Raid R. N. (2017). Gray Mold. Dans Compendium of Lettuce Diseases and Pests. 2è éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 40-42.

http://ucanr.edu/blogs/salinasvalleyagriculture/index.cfm?tagname=gray%20mold

https://www.youtube.com/watch?v=loFskdQaTZY
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