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Une vue rapprochée d’un poivron montre des taches déprimées avec des fructifications noires au centre. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Colletotrichum sp., responsable de l’anthracnose chez le poivron.
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Généralités
L’anthracnose du poivron et du piment est principalement une maladie des fruits mûrs. La sensibilité à la maladie s’accroît avec le degré de maturité des fruits. Elle est causée par quelques espèces de Colletotrichum dont les plus fréquentes sont C. capsici, C. coccodes et C. gloeosporioides. Colletotrichum est également responsable de l’anthracnose chez la tomate, l’aubergine, en plus d’affecter environ 35 autres espèces cultivées et certaines mauvaises herbes. Les lésions causées par Colletotrichum sont habituellement caractérisées par la présence de nombreux microsclérotes noirs.
L’anthracnose est une maladie fréquente et sévère dans les régions au climat chaud et humide, mais chez le poivron, elle est occasionnelle et mineure. Elle affecte surtout le poivron rouge qui requiert une période plus longue pour atteindre la maturité désirée. La maladie se développe en champ ou en postrécolte. Le poivron est plus sujet à l’anthracnose lorsque les fruits sont laissés trop longtemps sur le plant.
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Symptômes Plantule : présence de fonte des semis en pré- et postémergence lorsque la semence est contaminée. Des taches peuvent être présentes sur les cotylédons sans propagation aux vraies feuilles.
Feuille et tige : présence de petites taches discrètes, brun grisâtre avec une marge brun foncé, d’une forme irrégulière. Elles sont la source de l’inoculum secondaire qui infectera les fruits mûrs. Les infections demeurent latentes comme pour les fruits verts.
Fruit vert : l’infection sur les fruits immatures demeure en état de latence jusqu’à la maturation. Les symptômes se développent rapidement après la période de latence. L’infection des fruits verts est plutôt occasionnelle.
Fruit mûr : au début, présence de petites taches circulaires, humides et légèrement déprimées qui apparaissent quelques jours après l’infection. Les taches s’agrandissent rapidement, pouvant atteindre plus de 3 cm de diamètre et sont plus profondes. Il peut y avoir plusieurs taches par fruit. Le centre des taches est formé d’anneaux concentriques beiges, orange ou noirs, selon l’âge de la lésion et l’espèce de Colletotrichum. Le symptôme initial est une tache beige, sans forme définie. Des soies (setae), des microsclérotes et des acervules contenant des spores rose saumon peuvent être visibles au centre des taches. Les fruits qui sont en contact avec le sol sont souvent les plus gravement affectés, car les spores du champignon sont présentes sur les résidus de plantes.
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Ne pas confondre Les premiers symptômes de la maladie peuvent être confondus avec de l’insolation.
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Cycle vital Le champignon hiverne sous la forme de conidies ou de microsclérotes sur et dans les semences et dans les résidus de culture (feuilles, tiges et fruits infectés). L’inoculum peut également provenir des transplants et du sol contaminé des transplants, des mauvaises herbes de la famille des solanacées et des plantes cultivées hôtes du champignon. Tard au printemps, lorsque la température est chaude et humide, les microsclérotes produisent des conidies qui sont disséminées par les éclaboussures d’eau (pluie et irrigation), la machinerie, la main-d’œuvre et les insectes sur les feuilles ou les fruits. Les feuilles basales et les fruits peuvent également être infectés par les conidies présentes dans les débris végétaux au sol. Les feuilles basales infectées seront une source de spores importante pour les infections secondaires tout au long de la saison, assurant également la dispersion des spores d’un plant à l’autre au champ. Les conidies germent et produisent un appressorium qui adhère aux tissus sans les pénétrer, assurant sa survie jusqu’à ce que les conditions deviennent propices à l’infection. Lorsque la température est chaude (optimum entre 20 et 24 °C, selon l’espèce de Colletotrichum) et humide (humidité relative près de la saturation, présence d’un film d’eau sur le feuillage, etc.), un hyphe de pénétration est formé, le champignon envahit les tissus et l’infection survient. Le champignon pénètre directement à travers la cuticule ou par des blessures. Le développement de la maladie est favorisé par de longues périodes de mouillure des feuilles et des fruits. L’infection des fruits est corrélée avec la quantité et la durée des précipitations.
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Méthodes de lutte Pour lutter contre l’anthracnose, il faut surtout utiliser des semences certifiées, des transplants sains et favoriser la rotation des cultures (> 3 ans) avec des plantes non hôtes. Choisir des cultivars de poivron tolérants à l’anthracnose ('Colossal', 'Brigadier', 'Paladin') ou dont la période de maturité est courte. Ne pas juxtaposer des cultures sensibles à l’anthracnose. Cultiver dans des sols bien drainés et assurer une bonne gestion de l’irrigation par aspersion et si possible, utiliser l’irrigation goutte à goutte. Minimiser les blessures aux fruits. Éliminer et détruire toutes les parties des plants malades afin de réduire l’inoculum et contrôler les mauvaises herbes. Des traitements fongiques sont homologués en champ seulement et doivent être effectués avant que les fruits soient infectés, sinon les traitements sont inefficaces. Récolter dès que les fruits sont prêts. Lors de la récolte, trier les poivrons au champ lorsque c’est possible. Un labour profond après la récolte permet d’enfouir les résidus de culture et favoriser leur décomposition.
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Traitements phytosanitaires
Références/liens
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