Le fulgore tacheté est une espèce exotique envahissante originaire de l’Asie et principalement reconnue pour se développer de préférence sur l'ailante glanduleux (Ailanthus altissima). Cette espèce d’arbre, qui est exotique et envahissante, est également connue sous les noms de faux vernis du Japon, vernis de Chine et frêne puant. Le fulgore tacheté peut également s’attaquer à une large gamme de plantes hôtes dont la vigne, le houblon, le pommier, le cerisier, le pêcher, l'érable, le peuplier, le noyer et le saule. Le fulgore tacheté a la capacité de se disséminer et de coloniser rapidement de nouveaux environnements en se déplaçant sur de courtes distances par la marche, le saut ou le vol. Sa propagation sur de longues distances est facilitée par le transport humain de matériel infesté ou d’objets contenant des masses d'oeufs. Aux États-Unis, cet insecte fait actuellement l’objet de contrôles particuliers afin d’en limiter la propagation, car il pourrait être particulièrement dommageable pour les productions viticoles et fruitières ainsi que pour l’industrie forestière du pays. La première détection/observation du fulgore tacheté en Amérique du Nord fut en septembre 2014 en Pennsylvanie. Au Canada, aucune population établie n’a été découverte jusqu’à maintenant. En 2018, cette espèce a été ajoutée à la liste des parasites réglementés au pays.

Le fulgore tacheté produit une seule génération par année. L’hibernation s’effectue au stade d’oeuf, généralement pondu sur la surface lisse des troncs et des branches. Il est fréquent que des oeufs soient pondus sur d'autres types de surfaces, notamment sur des objets synthétiques ou en pierre tels que des voitures, des tracteurs, des meubles de jardin et du matériel agricole. Les oeufs éclosent du mois d’avril jusqu’au mois de juin. Après l’éclosion, les jeunes larves montent jusqu’à la canopée de l’arbre, où elles s’alimentent de la sève des pétioles et des jeunes tiges. Elles adoptent un comportement cyclique dans lequel elles escaladent un arbre pour se nourrir des feuilles, puis tombent éventuellement au sol pour remonter de plus belle. Ce cycle d’ascension et de chute s’allonge au fur et à mesure que la larve se développe, ce qui suggère que les stades larvaires plus matures sont plus aptes à résister aux vents et à s’accrocher à la surface de l’arbre. Après avoir atteint leur maturité, les larves effectuent une mue ultime pour se transformer en adultes. Les adultes apparaissent à partir de la fin du mois de juillet et démontrent une préférence marquée pour l'ailante glanduleux et les vignes (Vitis spp.). La femelle commence la ponte au cours du mois de septembre. Les oeufs sont pondus par lot de 30 à 50, sur un tronc ou une branche lisse, puis sont recouverts d’une sécrétion brun jaunâtre ou grise qui durcit pour former une oothèque. Les masses d’oeufs mesurent environ 2,5 cm de longueur et ressemblent à une éclaboussure de boue. Une femelle pond plusieurs oothèques au cours de l’automne pour finalement succomber en novembre, après un ou deux épisodes de gel. Les oeufs passent l’hiver pour éclore au début du printemps.

La larve et l’adulte du fulgore tacheté s’alimentent en suçant la sève des plantes hôtes lorsqu’ils attaquent les tiges, le feuillage et, plus particulièrement, les pétioles des plantes. Des essaims de plusieurs centaines d'individus peuvent se former sur un même hôte. Ces blessures d’alimentation nuisent à la photosynthèse et peuvent provoquer un ralentissement de la croissance du plant, voire entraîner sa mort.

La sécrétion de miellat par le fulgore tacheté adulte peut également favoriser la croissance de champignons et de plaques de moisissure pouvant inhiber la croissance du plant et causer sa mort.

Dépistage : L’observation visuelle des plantes, particulièrement des troncs, est la seule méthode de dépistage efficace pour le moment. Les masses d’oeufs ressemblent à une trace de boue séchée sur le tronc et peuvent facilement être identifiées. L’installation de bandes collantes sur les troncs d’arbres peut faciliter l’observation des larves qui tentent de remonter vers la canopée après avoir chuté.
Quelques symptômes peuvent indiquer la présence du fulgore tacheté :

• Présence de miellat;
• Plaques de moisissure blanc jaunâtre dégageant une odeur de fermentation;
• Suintements provenant des plaies et laissant des marques grises ou noires sur les tiges, les branches et le tronc.

Contrôle biologique : Deux prédateurs du fulgore tacheté ont été observés aux États-Unis. La punaise Arilus cristatus (Hemiptera: Reduviidae), un prédateur généraliste largement répandu aux États-Unis, et la punaise prédatrice Apoecilus cynicus (Hemiptera: Pentatomidae).
Contrôle mécanique : De la fin septembre à la fin mai, on recommande d’enlever les masses d’œufs observées sur les troncs en les décollant et de les détruire. Entre le mois de juin et la fin du mois de septembre, l’installation de bandes collantes sur les troncs permet de piéger les larves et de réduire les populations de fulgore tacheté.
Pratique culturale : On recommande d’éliminer l'ailante glanduleux (Ailanthus altissima). Cette plante est une espèce exotique envahissante, il est donc conseillé de l’éradiquer dans la mesure du possible.

Agence canadienne d'inspection des aliments - Le fulgore tacheté (Lycorma delicatula) - Fiche de renseignements

Pensylvania Department of Agriculture & United States Department of Agriculture (2019) Spotted Lanternfly. Pennsylvania State University Cooperative Extension Works.

Moylett, H. and T. Molet. 2018. CPHST Pest Datasheet for Lycorma delicatula. USDA- APHIS-PPQ-CPHST.

United States Departement of Agriculture (USDA) (2019) Pest Alert - Spotted Lanternfly (Lycorma delicatula). Animal and Plant Health Inspection Service - Plant Protection and Quarantine.