Parmi les acariens appartenant à la famille des Eryophyidae, le phytopte de la tulipe est considéré comme l’un des plus importants du point de vue économique. Malgré cela, sa biologie est peu documentée. De plus, les données concernant sa biologie et son comportement doivent être considérées avec prudence, puisqu’il a longtemps été confondu avec une autre espèce (Aceria tosichella).

Aceria tulipae produit plusieurs générations par année. Cet acarien est majoritairement retrouvé entre les écailles de bulbe et à l’intérieur des feuilles desquels il se nourrit. Les femelles pondent en moyenne 1 œuf par jour et pondent entre 3 et 25 œufs au cours de leur vie. Les œufs sont principalement pondus sur les feuilles, le long des nervures. L’incubation des œufs varie entre 3 et 5 jours. Lorsque les conditions sont favorables, le développement complet, de l’œuf à l’adulte, nécessite entre 8 à 10 jours. Au moment de se disperser, les acariens migrent vers le haut des feuilles où ils sont ensuite facilement transportés par le vent.

Lors des infestations importantes, les jeunes feuilles issues de caïeux (jeunes bulbes) sont déformées, rabougries et tachetées de jaune, particulièrement sur les bords. Dans certains cas, le sommet des feuilles ne se déploie jamais et demeure sous les feuilles plus âgées, conférant ainsi un aspect vouté au plant. Lorsque les infestations sont trop sévères, le plant peut être définitivement déformé.

Les infestations peuvent se manifester à l’extérieur des champs, lors de la conservation des bulbes, par exemple, avant les semis ou la mise en marché. Il est alors possible d’observer des points rougeâtres à la surface des caïeux en raison des piqûres d’alimentation des acariens. Dans ces conditions, les acariens peuvent se multiplier très rapidement et provoquer le ternissement et le rétrécissement de la chair du caïeu qui se détache de la tunique coriace. À température élevée, les bulbes se dessèchent rapidement.

Les plants infestés par le phytopte de la tulipe sont plus susceptibles aux infections par les champignons appartenant aux genres Alternaria, Botrytis, Fusarium et Stemphylium, qui entraînent le pourrissement des bulbes.

Aceria tulipae est également vecteur du virus de la mosaïque de l’ail.

Dépistage : Aucune méthode de dépistage n'a été développée. Il est possible d’observer la surface des bulbes à l’aide d’une loupe binoculaire pour déterminer la présence d’acariens.
Contrôle mécanique : Le traitement à l’eau chaude des bulbes réduit les niveaux d’infestation.
Pratique culturale : Favoriser une bonne rotation des cultures et ne pas cultiver successivement des espèces hôtes.

Il est difficile de réprimer les infestations d’A. tulipae, puisque les acariens se réfugient à l’intérieur des bulbes et des feuilles.

Cet acarien est vulnérable à la sécheresse.

Ueckermann, E.A. (ed) (2010) Eriophyoid Mites: Progress and Prognoses. Springer, Dordrecht, 307 pp.

Ochoa R., Aguilar H. & Vargas C. (1994) Phytophagous mites of America Central: an illustrated guide. CATIE, Turrialba, Costa Rica. 234 pp.

https://www.plantwise.org/KnowledgeBank/Datasheet.aspx?dsid=2613

http://ephytia.inra.fr/fr/C/11299/hypp-Aceria-tulipae-phytopte-de-la-tulipe