Description
Oeuf : 0,3 à 0,5 mm; il a une forme ovale allongée; il est noir et luisant.
Larve : environ 1,0 mm à maturité; le corps est jaune verdâtre; l’extrémité des pattes et des antennes est légèrement foncée; de petites plaques noires sont présentes sur la section dorsale du corps.
Adulte aptère : 1,5 à 3,1 mm; uniformément vert pâle lorsqu’il se trouve sur ses hôtes primaires (Ribes spp.); jaunâtre ou vert pâle, parfois rosé avec des bandes transversales brunes translucides sur le dos de l’abdomen lorsqu’il se trouve sur ses hôtes secondaires (laitues); les antennes sont aussi longues que le corps; les cornicules sont pâles, mais foncées à l’extrémité et aussi longues que la queue (cauda); la queue est digitiforme et de la même couleur que la base des cornicules.
Adulte ailé : 1,3 à 3,2 mm; semblable à l’adulte aptère, mais sa tête et le dessus de son thorax est noir; les cornicules sont aussi plus foncées.
Cycle vital
Le puceron de la laitue est un insecte originaire de l’Europe. Il a été trouvé pour la première fois dans l’est du Canada et des États-Unis au début des années 1970. Il s’est depuis propagé à travers l’ensemble des Amériques. Au début des années 1980, il causa des dommages considérables dans les cultures, ce qui a presque mené à l’effondrement du marché de la laitue pommée en Colombie-Britannique. Son apparition au Québec remonte à la fin des années 1980 et il est aujourd’hui considéré comme le plus important ravageur de la laitue cultivée dans les champs.
Le puceron de la laitue produit plusieurs générations par année. L’hibernation s’effectue sous forme d’œufs pondus sur les bourgeons, les rameaux et le feuillage d’un hôte primaire appartenant au genre Ribes (cassissier, gadellier, groseillier, etc.). L’œuf éclot tôt au printemps, entre les mois d’avril et de mai, et la larve commence aussitôt à s’alimenter des jeunes tissus de son hôte. Cette première génération de pucerons, constituée uniquement de femelles, atteint la maturité entre les mois de mai et de juin. C’est à ce moment que des individus ailés commencent à apparaître au sein des colonies de pucerons. Ces individus quittent l’hôte primaire et migrent dans les cultures de laitue, où ils se reproduisent par parthénogenèse et donnent principalement naissance à des femelles aptères. Plusieurs générations de pucerons seront ainsi produites et se chevaucheront pendant les mois d’été. Lorsque le plant devient surpeuplé ou que sa qualité nutritive diminue, des femelles ailées sont produites puis migrent et colonisent de nouveaux plants.
À l’automne, entre les mois de septembre et d’octobre, des pucerons ailés mâles et femelles sont produits. Ces individus quittent les cultures de laitue en quête d’hôtes primaires, sur lesquels les femelles donneront naissance à des femelles aptères ovipares qui s’accoupleront avec les mâles. Les femelles ovipares pondront leurs œufs directement sur l’hôte, où ils passeront l’hiver jusqu’au printemps prochain.
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Dommages
Contrairement aux autres pucerons qui s’attaquent à la laitue, le puceron de la laitue colonise principalement le cœur des jeunes plants. Les feuilles infestées deviennent luisantes et tordues, la croissance et la vigueur des plants diminuent et les infestations sévères peuvent entraîner le jaunissement du plant. Cependant, les dommages économiques sont principalement esthétiques car les plants infestés sont généralement déclassés.
De plus, les pucerons de la laitue exsudent du miellat pour compenser l’excédent de sucre qu’ils ingèrent. La présence de ce miellat favorise le développement de la fumagine, ce qui limite la capacité de respiration et de photosynthèse des structures qui en sont recouvertes. La fumagine altère la coloration des légumes et affecte davantage leur valeur commerciale.
Finalement, le puceron de la laitue est également un vecteur connu des virus de la mosaïque du concombre, du virus de la mosaïque du chou-fleur, du virus de la mosaïque de la laitue, du virus de la jaunisse de la betterave de l’ouest et du virus de la chlorose virale des nervures du groseillier.
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Cultures à risque
Élevé :
Laitues
Moyen :
s.o.
Faible :
Cassis
Prévention et répression
Dépistage : Examiner un minimum de vingt plants de laitue par champ ou de douze plants par hectare. Il est recommandé d’effeuiller les plants afin de déceler la présence de pucerons de la laitue, car ces derniers se terrent à l’intérieur du cœur des plants. L’installation de pièges collants jaunes permet également de déceler les pucerons ailés migrant à l’intérieur du champ.
Le seuil d’intervention pour toutes les variétés de laitue est établi à un seul puceron, ailé ou aptère, par plant.
Pratique culturale : Détruire ou enfouir les résidus de culture après la récolte limite la propagation des pucerons au sein du champ et dans d’autres champs.
Éliminer, dans la mesure du possible, les plantes hôtes du genre Ribes à proximité des champs afin de limiter la capacité des pucerons à hiberner.
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Références et liens
Capinera, J.L. (2001).
Handbook of vegetable pests. Academic Press, New York, 729 pp.
Fournier V. (1999). Contrôle des pucerons ravageurs de la laitue cultivée en serre. Mémoire de maîtrise. Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Université Laval.
Howard, R. J.,Garland, J. A., Seaman, W. L., Richard, C., Boivin, G., Christine, T. & P. Venne. (1994).
Maladies et ravageurs des cultures légumières du Canada. Société canadienne de phytpathologie & Société d’entomologie du Canada, Ottawa. 616 pp.
Leblanc M. (2006). Avertissement no.07 – carotte, céleri, laitue, oignon, poireau. Réseau d’avertissement phytosanitaire.
Turpeau E., Hullé M. & Chaubet B. (2017). « Fiche d’identification – Nasonovia ribisnigri »(Mosley, 1841). Encyclop’Aphid: l’encyclopédie des pucerons. Institut national de recherche agronomique.
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