Description
Le chénopode blanc est une plante herbacée, annuelle et originaire d’Eurasie. Toutes les parties de la plante sont glabres et ont une apparence farineuse. La tige a un port dressé, elle est souvent ramifiée et mesure de 20 à 150 cm de hauteur. Elle est de couleur verte avec des stries vert foncé ou rougeâtres. À maturité, elle devient angulaire et jaune brunâtre. Le système racinaire est de type dendritique.
Les feuilles sont alternes et pétiolées. Elles sont de couleur vert foncé à vert clair et peuvent devenir rougeâtres à maturité. Les feuilles matures sont de forme variable : de triangulaire à ovale, rhombique-lancéolé ou elliptique et le limbe des feuilles se rétrécit à la base. La marge est entière ou irrégulièrement dentée, la profondeur des dents est variable.
L’inflorescence est composée de glomérules de fleurs réunis en épis compacts qui forment une panicule dense au sommet de la tige et des rameaux. Toutes les parties de l’inflorescence sont verdâtres, d’aspect farineux et peuvent devenir rougeâtres à maturité. Les fleurs sont très petites et sont composées d’un périanthe à 5 segments. Ce dernier est blanc verdâtre, farineux, soudé à la base et se resserre sur le fruit mature.
Les fruits sont des utricules de couleur brun jaunâtre recouverts d’un péricarpe très mince, délicat et à texture lisse. Il n’est pas soudé à la graine, mais il peut être difficile de l’en séparer. La graine est de forme presque circulaire semblable à une lentille : aplatie sur une face et arrondie sur l’autre. Elle est luisante, de couleur noire et mesure 1,2 mm de diamètre.
La plantule est à tige, les 4 premières feuilles sont opposées et les suivantes sont alternes. Les cotylédons sont charnus, de forme allongée et mesurent de 10 à 15 mm de longueur. Ils n’ont pas de nervure médiane et leur face inférieure est parfois colorée de rouge violet. Le pétiole est bien distinct du limbe. Les premières feuilles sont de forme triangulaire-ovale avec une marge entière à sinuée. Les nouvelles feuilles ont un aspect farineux bien visible.
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Espèces semblables
Le chénopode blanc peut être confondu avec le
chénopode à feuilles de figuier (
Chenopodium ficifolium). Ce dernier se distingue par ses feuilles davantage de forme allongée et qui présentent 2 lobes à leur base. Il peut aussi être confondu avec l’
arroche étalée (
Atriplex patula). Cette dernière se distingue par sa tige ramifiée dès la base et ses feuilles de forme triangulaire, hastées à la base. À l’inflorescence, il se distingue par son inflorescence en épi et ses fleurs femelles entourées de bractéoles triangulaires à base hastée. Aussi, l’aspect farineux de la plante est moins marqué chez ces espèces.
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Conditions favorables
Le chénopode blanc est une mauvaise herbe annuelle commune retrouvée dans de vastes habitats, allant des terrains incultes et perturbés aux champs cultivés. Il est nuisible dans toutes les cultures annuelles. Il croît dans les endroits ensoleillés, mais se développe peu par temps chaud et sec. C’est une mauvaise herbe qui pousse dans des sols acides ou alcalins, elle préfère les sols cultivés riches en azote.
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Prévention et répression
Pour
prévenir l’apparition de fortes populations de chénopode blanc :
- Éviter les excès d’azote et l’épandage de matière organique mal compostée.
- Éviter le renouvellement de la banque de semences dans le sol en entretenant les bords de champs et les allées, et en coupant les plants avant la sortie des fleurs, car le chénopode blanc a une forte capacité à produire des graines.
- Nettoyer la machinerie agricole lors de la sortie d’un champ infesté puisque les petites graines restent facilement sur la machinerie.
Pour
réprimer le chénopode blanc :
- Couper ou arracher les jeunes plants de chénopodes, car c’est une plante qui ne résiste pas bien à la tonte fréquente.
- Le faux semis est efficace pour réduire les populations de chénopode blanc puisque la germination des graines est stimulée par le travail (sarclage) du sol. Cette méthode fonctionne bien lorsque les populations sont faibles, mais est peu efficace lorsque les populations sont fortes.
- Faire compétition au chénopode blanc en insérant à la rotation des cultures compétitrices, par exemple les céréales d’automne (seigle) qui feront une bonne compétition au printemps et contribueront à diminuer la vigueur des plants.
- Diminuer l’espacement entre les rangs des cultures de printemps tardif pour augmenter la compétition au chénopode blanc.
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Informations complémentaires
Le chénopode blanc peut produire jusqu’à 70 000 graines par plant et celles-ci demeurent viables dans le sol pendant plus de 50 ans.
Des populations de chénopode blanc résistantes aux herbicides du groupe 2 ou aux herbicides du groupe 5 ont été détectées au Québec.
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Potentiel de nuisance
Élevé :
Ail, Avoine, Betterave potagère, Blé de printemps, Brocoli, Carotte, Chou de Bruxelles, Chou pommé, Chou-fleur, Citrouille, Concombre, Courges, Gourgane, Haricot sec, Haricots vert et jaune, Laitues, Maïs grain et fourrager, Maïs sucré, Navet, Oignon sec, Oignon vert, Orge, Poireau, Poivron, Pomme de terre, Rutabaga, Soya, Tomate
Moyen :
Bleuet nain, Céleri, Fraise, Luzerne, Rhubarbe, Trèfle
Faible :
Bleuet en corymbe, Canneberge, Framboise, Pomme, Raisin (vigne)
Références et liens
Bassett I. J. et Crompton C. W. (1978). The Biology of Canadian Weeds: Chenopodium album L. Canadian journal of Plant Science. 58(4) : 1061-1072.
Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.
Doucet R. (2013). Les mauvaises herbes agricoles. Éditions Berger A. C. inc., Québec. 367 pp.
Gleason H. A. & Cronquist A.C. (1991). Manual of Vascular Plants of Northeastern United States and Adjacent Canada. 2e éd. New York Botanical Garden. 910 pp.
Lutter contre le chénopode blanc en maraîchage biologique. (2009). Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles. 2 pp.
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