La matricaire odorante est une plante annuelle, ou annuelle hivernante, indigène de l’ouest de l’Amérique du Nord. Toute la plante est glabre et dégage une odeur agréable d’ananas lorsqu’elle est froissée. La tige est dressée et courte, elle mesure de 15 à 30 cm de hauteur. Elle est très ramifiée et a un port buissonnant. Le système racinaire est composé d’une petite racine pivotante.

Les feuilles forment une rosette dense à la base du plant, puis sont alternes sur la tige. Elles sont toutes profondément découpées, le limbe se divisant en segments de plus en plus fins avec l’apparition de nouvelles feuilles. Les segments ultimes sont courts et linéaires. Les feuilles mesurent de 10 à 65 mm de longueur et de 2 à 20 mm de largeur et sont de couleur vert foncé.

Les fleurs se composent de 125 à plus de 500 fleurons tubulés et ne présentent aucun fleuron ligulé. Les fleurons sont jaune verdâtre, comptent 4 ou 5 lobes au sommet et mesurent de 1,1 à 1,3 mm de longueur. Ils sont regroupés sur un petit capitule conique mesurant de 5 à 10 mm de diamètre. De 30 à plus de 50 bractées involucrales sont disposées en 3 séries. Les bractées sont ovales à allongées avec une marge entière et pâle. Le pédoncule mesure de 2 à 25 mm et il est parfois velu près des capitules.

Le fruit est un akène mesurant de 1 à 1,5 mm de longueur et de 0,5 à 0,7 mm de largeur. Il est brun pâle, cylindrique, légèrement aplani et présente 5 côtes sur la face ventrale. La face dorsale présente 2 stries orangées représentant les canaux sécréteurs. L’akène présente une aigrette en forme d’anneau court et membraneux à son sommet.

La plantule est à rosette, les 2 premières feuilles sont opposées et les suivantes sont alternes. Les cotylédons sont de forme orbiculaire à oblongue et sont très petits. Ils mesurent de 2 à 4 mm de longueur et ne sont pas pétiolés. Les premières feuilles sont allongées à linéaires, entières ou portant de 1 à 3 dents vers le milieu du limbe.

La matricaire odorante peut être confondue avec la matricaire inodore (Tripleurospermum inodorum). Cette dernière se distingue par sa taille plus grande (80 cm de hauteur) et par la présence de fleurons ligulés blancs en périphérie du capitule. La matricaire inodore ne dégage aucune odeur lorsqu’elle est froissée. La matricaire odorante peut aussi être confondue avec l’achillée mille-feuille (Achillea millefolium) au stade végétatif. On les distingue par la division des feuilles, qui est plus marquée chez l’achillée mille-feuille et par la présence de mucrons terminant les segments des feuilles chez l'achillée mille-feuille.

La matricaire odorante est une mauvaise herbe retrouvée en bordure des routes, des entrées résidentielles et des chemins de fer, dans les lieux incultes, les pâturages et parfois dans les champs cultivés où le sol est rarement cultivé. Les endroits ouverts et très ensoleillés où le sol est laissé à nu sont favorables à son implantation. Elle tolère peu la compétition avec d’autres plantes qui ont une végétation forte et haute. Elle croît bien dans les sols compactés et tolère le piétinement.

Pour prévenir l’établissement de la matricaire odorante :

1. Limiter les sources de contamination en nettoyant les outils et en entretenant le bord des champs.
2. Privilégier les plantes qui concurrenceront fortement la mauvaise herbe. Par exemple, semer du seigle plutôt que du blé.
3. Couper ou tondre les plants avant la production des fleurs aide à diminuer la production de graines.

Pour réprimer la matricaire odorante :

1. Arracher les plants à la main avant la floraison pour ralentir sa dispersion.
2. Le labour nuit à sa croissance et peut aider à diminuer la banque de graines retrouvée dans l’horizon travaillé.
3. Le faux-semis est efficace à cause de la faible profondeur nécessaire à la germination des graines.
4. Effectuer un désherbage mécanique avant le stade de 3 à 4 feuilles de la mauvaise herbe. Après, il sera inefficace.

Un plant de matricaire odorante produit de 850 à 7 000 graines qui demeurent viables dans le sol pour une durée maximale de 20 ans.

Bond W., Davies G. & Turner R. (2007). The Biology and Non-Chemical Control of Pineappleweed (Matricaria discoidea DC.). HDRA, Ryton Organic Gardens, Coventry. 4 pp.

Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.

Flora of North America
http://www.efloras.org/florataxon.aspx?flora_id=1&taxon_id=242331665