Description
La morelle noire de l’Est est une plante herbacée, annuelle, indigène en Amérique du Nord. Les tiges sont rondes ou anguleuses et peuvent atteindre près de 1 m de hauteur et être très ramifiées. Elles ont un port partiellement dressé ou affaissé. Elles sont de couleur verte à pourpre-vert. Toutes les parties de la plante paraissent glabres, mais il y a présence éparse de poils glanduleux fugaces. La racine principale est pivotante, mince et ramifiée.
Les feuilles matures sont de formes ovales ou rhomboïdes et terminées en pointe. Elles mesurent jusqu’à 10 cm de longueur et 9 cm de largeur. La marge du limbe est sinuée à dentée, les pétioles sont un peu foliacés. Les feuilles sont minces et presque glabres. Les feuilles de la tige sont relativement souples et minces.
Les inflorescences se composent de petites ombelles qui s’insèrent directement sur la tige. Chaque ombelle contient jusqu’à 6 fleurs. Les fleurs sont composées de 5 pétales blancs et d’étamines jaunes soudées en tube. La base des pétales est jaune, l’ensemble forme un motif d’étoile. Les pièces du calice (sépales) sont légèrement fusionnées à la base et de forme triangulaire à l’extrémité.
Les fruits sont de petites baies globuleuses vertes, qui deviennent noires et luisantes à maturité. Elles peuvent atteindre de 6 à 9 mm de diamètre. Le calice demeure accroché au fruit, mais ne se développe pas après la floraison, il est plus petit que le fruit mature. Les fruits matures se détachent normalement à la jonction du pédicelle et du pédoncule. Chaque fruit contient plus de 50 petites graines aplaties et de 6 à 15 petites granules dures et irrégulières (environ 0,5 mm de diamètre). Les graines mesurent de1,5 à 1,8 mm de longueur et 1,3 mm de largeur, elles sont de couleur brune. Les graines sont enduites d’un mucilage qui les rend collantes.
La plantule a des feuilles alternes disposées sur une tige. Les cotylédons sont de forme oblongue, de 10 à 15 mm de longueur et ont une nervure médiane bien visible. Les premières feuilles sont de forme arrondie à ovale, le bord du limbe est entier ou avec quelques dents. Elles sont généralement colorées de violet sur la face inférieure.
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Espèces semblables
La morelle noire de l’Est est le plus souvent confondue avec la
morelle à feuilles de coqueret (
Solanum physalifolium) et la
morelle noire (
Solanum nigrum). La morelle noire de l’Est est beaucoup moins pubescente que la morelle à feuilles de coqueret. Morphologiquement très proche de la morelle noire de l’Est, la morelle noire se distingue par ses fleurs disposées en grappes et ses fruits généralement un peu plus gros. Il est très difficile de séparer ces espèces seulement par les caractères végétatifs, les deux plantes étant presque glabres. La morelle noire de l’Est peut se confondre avec l'
amarante à racine rouge (
Amaranthus retroflexus) et l'
amarante de Powell (
Amaranthus powellii) au stade végétatif. Par contre, les feuilles des amarantes sont échancrées au sommet et présentent un mucron, contrairement à celles de la morelle noire de l’Est.
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Conditions favorables
La morelle noire de l’Est est une mauvaise herbe des cultures maraîchères comme la tomate, le piment et les cerises de terre. Elle est retrouvée dans les cultures de maïs et de céréales, mais elle est particulièrement nuisible dans la culture de soya où elle cause d’importants dommages lors de la récolte. Elle croît aussi bien dans les sols sableux et secs que dans les sols humides, mais sa croissance est optimale dans les milieux ouverts et fertiles. Elle réagit positivement à la fertilisation azotée.
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Prévention et répression
Pour
prévenir la dispersion de la morelle noire de l’Est :
- Empêcher la production des baies grâce à la tonte ou à l’arrachage des plants.
- Utiliser de la machinerie agricole propre, soit exempte de graines de mauvaise herbe.
- Éviter d’épandre du fumier frais sur les champs.
Pour
réprimer sa présence :
- Labourer pour enfouir les graines à des profondeurs supérieures à celles où elles ont la capacité de germer. Suivre d’un travail réduit du sol pour éviter le retour des graines viables à la surface du sol.
- Sarcler entre les rangs de la culture principale sera efficace pour arracher les plantules présentes, mais inefficace sur les semences qui germeront plus tard dans la saison.
- Comme il s’agit d’une plante qui concurrence mal avec les fourrages, en ajouter à la rotation peut aider à diminuer les populations de cette mauvaise herbe.
- Semer les cultures plus tôt au début de l’été, diminuer l’espace entre les rangs et augmenter le taux de semis peut aider à concurrencer avec la croissance de la morelle noire de l’Est.
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Informations complémentaires
Dans des conditions optimales, de 1000 à 5000 graines sont produites par plant (de 20 à 100 baies). Les graines demeurent viables dans le sol pour une durée de 40 ans.
La morelle noire de l’Est peut causer des pertes de rendement et compliquer les opérations de récolte. Le jus des fruits amène les résidus de cultures, les grains et le sol à coller ensemble, il y a alors formation d’un amas collant qui peut bloquer la batteuse. Aussi, l’humidité supplémentaire apportée par les baies peut provoquer l’apparition de moisissure dans la récolte entreposée. Les baies peuvent aussi tacher et déclasser des récoltes de soya.
Lorsqu’ingérée, la morelle noire de l’Est est toxique pour la plupart des animaux. Cette toxicité est due à la présence de solanine et parfois de nitrite dans les feuilles et les baies. La toxicité est variable en fonction du sol, du climat et du stade de croissance de la plante.
Des populations de morelle noire de l'Est résistantes aux herbicides du groupe 2 ont été détectées au Québec.
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Potentiel de nuisance
Élevé :
Soya
Moyen :
s.o.
Faible :
Avoine, Blé de printemps, Brocoli, Chou de Bruxelles, Chou pommé, Chou-fleur, Concombre, Courges, Maïs grain et fourrager, Maïs sucré, Orge, Poivron, Pomme de terre, Tomate
Références et liens
Bassett I. J. & Munro D. B. (1985).
The biology of Canadian weeds. 67. Solanum ptycanthum Dun., S. nigrum L. and S. sarrachoides Sendt. Canadian Journal of Plant Science, 65(2): 401-414.
Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998).
Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.
Werner E. L., Curran W. S. & Lingenfelter D. D. (1998).
Management of Eastern Black Nightshade in Agronomic Crops : An Integrated approach. Pennsylvania State University, 6 pp.
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, Ontario
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/ontweeds/eblack_nightshade.htm
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