Le laiteron potager est une plante annuelle, originaire d’Europe. La tige a un port dressé, est peu ramifiée, creuse et mesure de 0,3 à 1,2 m de hauteur. Elle est lisse et glabre. Le système racinaire est constitué d’une racine pivotante habituellement non ramifiée. Toutes les parties de la plante présentent du latex blanchâtre lorsqu’elles sont coupées.

Les feuilles sont alternes et de couleur vert mat parfois bleutée. La marge du limbe est munie de dents fines, épineuses, mais non piquantes. Elles sont glabres et ont un pétiole foliacé avec une lisière de limbe de chaque côté. Elles sont profondément découpées de manière pennatipartite avec de grands lobes. Le segment terminal est triangulaire et de plus grande taille que les segments latéraux. Les feuilles caulinaires ont à leur base 2 oreillettes pointues qui entourent la tige.

Les inflorescences se composent de capitules disposés en cyme irrégulière sur de longs pédoncules au sommet de la tige et des rameaux. Les capitules mesurent 2 cm de diamètre et contiennent de 25 à 150 fleurons parfaits. Les fleurons ont une corolle jaune tubulée à la base, se terminant en ligule allongée. Les pédoncules et l’involucre sont habituellement glabres, mais peuvent avoir une pubescence glandulaire. Des bractées sessiles sont présentes à la base de l’inflorescence.

Le fruit est une cypsèle brune qui mesure de 2,5 à 3,5 mm de longueur et environ 1 mm de diamètre. La surface est rugueuse et munie de 3 à 5 nervures de chaque côté. L’extrémité supérieure de l’akène comporte une aigrette qui mesure 2 fois la longueur de cette dernière. L’aigrette est blanche et à soies simples.

La plantule se compose de feuilles alternes qui forment une rosette. Les cotylédons sont de forme orbiculaire à oblongue et ont un sommet arrondi à tronqué. Ils mesurent de 5 à 8 mm de longueur et ont un pétiole distinct. Les premières feuilles sont de forme arrondie ovale à allongée, avec une marge sinuée dentée devenant profondément découpée. Le segment terminal est de forme arrondie à légèrement triangulaire.

Le laiteron potager se confond au laiteron rude (Sonchus asper) et au laiteron des champs (Sonchus arvensis) à tous les stades de croissance. Le laiteron rude se distingue par ses feuilles qui ont une marge ondulée munie de dents se terminant par des épines légèrement piquantes. La base de la feuille se prolonge en entourant la tige de deux oreillettes larges, arrondies et épineuses. Le laiteron des champs se distingue par son système racinaire composé de rhizomes et ses feuilles non piquantes, de forme allongée dont la base se prolonge en deux petites oreillettes arrondies sur la tige. 

Le laiteron potager est une mauvaise herbe qui croît dans les jardins, les terrains bouleversés, le long des bâtiments et des routes. En agriculture, il infeste surtout les cultures sarclées. C’est une plante qui est indifférente au type de sol, mais qui préfère les sols fertiles et humides. Il croît au plein soleil et tolère les sols salins.

Pour prévenir un problème de laiteron potager, il importe d’empêcher la production de graines en coupant les plants avant la floraison. La tonte des plants devrait s’effectuer à moins de 20 cm du sol. S’assurer d’entretenir aussi le bord des champs et les fossés.

Pour réprimer le laiteron potager :

1. Pour de petites infestations, arracher les plants avant la floraison.
2. Le travail du sol effectué au printemps à la suite de l’émergence des plantules est efficace pour maîtriser les infestations. Répéter le travail du sol ou le sarclage durant la saison de croissance aide à empêcher la production de graines.
3. Le labour aide à enfouir les graines à des profondeurs supérieures à celles qui sont optimales pour leur germination. Par contre, un labour effectué trop fréquemment dans les champs tend à ramener à la surface des graines de mauvaises herbes viables.
4. Ajouter à la rotation des cultures compétitrices qui couvrent le sol rapidement, elles feront de l’ombre au laiteron potager.
5. Il peut être utile de diminuer l’espacement entre les rangs et d’augmenter la densité de semis, lorsque possible, pour concurrencer les mauvaises herbes.

Environ 6000 graines sont produites par plant dans des conditions optimales. Elles ont une viabilité maximale de 5 ans lorsqu’elles sont enfouies.

Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.

Hutchinson I., Colosi J. & Lewin R. A. (1984). The Biology of Canadian Weeds. 63. Sonchus asper (L.) Hill and S. oleraceus L. Canadian Journal of Plant Science, 64(3): 731-744.

Widderick M., Walker S. & Sindel B. (2004). Better Management of Sonchus oleraceus L. (common sowthistle) based on the Weeds Ecology. Weed Society of New South Wales, p. 535-537.

Center for Agriculture and Bioscience International
http://www.cabi.org/isc/datasheet/50584