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  1. Nématode cécidogène du nord (syn. Nodosité des racines) - Pomme de terre
  2. Northern root-knot nematode (syn. Root-knot)
  3. Nématode : Meloidogyne hapla

Trois points bruns dans la chair

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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Un tubercule de pomme de terre (cv 'FL-1879') provenant d’un entrepôt montre trois points bruns de moins de un millimètre de diamètre dans la chair du cortex. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du nématode Meloidogyne hapla, responsable de la nodosité des racines chez la pomme de terre.
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Généralités
Les nématodes sont des vers microscopiques, non segmentés, cylindriques, translucides et invisibles à l’œil. L’utilisation d’un microscope est essentielle afin de pouvoir les observer, car ils ne mesurent que 0,5 à 0,8 mm de longueur. Comme tous les nématodes phytopathogènes, les Meloidogyne sont munis d’un stylet leur permettant de s’alimenter.
 
Différentes espèces de Meloidogyne affectent la pomme de terre, mais au Québec et en Ontario, seul Meloidogyne hapla a été observé. Il est appelé le nématode cécidogène du nord et cause la nodosité des racines. Meloidogyne hapla affecte de nombreux légumes cultivés en serre et en champ, dont la pomme de terre et la tomate. La pomme de terre est d’ailleurs parasitée par plus de 40 espèces de nématodes, mais seulement quelques-unes sont d’importance économique dont le nématode cécidogène du nord, le nématode à kyste de la pomme de terre (Globodera rostochiensis), le nématode des lésions racinaires (Pratylenchus penetrans) et le nématode de la pourriture des racines (Ditylenchus destructor).
 
Meloidogyne hapla est un nématode endoparasite sédentaire qui complète son cycle de développement à l’intérieur des tissus. On les trouve principalement dans les sols sableux à cause de leur grande porosité. Meloidogyne hapla est occasionnel dans les sols, mais cause des dommages importants. Les lésions sur les tubercules réduisent la qualité et restreignent la mise en marché de la pomme de terre de table et de transformation et peut entraîner le déclassement des lots. Au champ, les dommages apparaissent en foyer ou dans le sens de la machinerie.
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Symptômes
Les symptômes foliaires sont rares et visibles seulement dans les cas d’une infection sévère et lorsque les plants sont en déficit hydrique.
 
Feuille : sont plus petites et jaunes avec parfois une teinte rougeâtre à la face inférieure. Les vieilles feuilles jaunissent puis sèchent prématurément.
 
Racine : présence de petites galles blanches sur les grosses racines et les racines latérales avec prolifération de racines autour des galles. Les racines sont courtes et ramifiées. Diminution du volume racinaire.
 
Tubercule : renflement du périderme, mais absence de galle pour M. hapla. Certaines espèces de Meloidogyne montrent des galles sur le périderme (ex. : M. chitwoodi). Dans les tissus internes, entre la pelure et l’anneau vasculaire, présence de masses blanchâtres gélatineuses et translucides, qui contiennent les femelles et leurs masses d’œufs. Ces masses blanchâtres évoluent en taches brunes lorsque les œufs commencent à éclore. Les taches ne sont visibles que si une fine couche du périderme est pelée.
 
Plant : nanisme, manque de vigueur, flétrissement aux heures les plus chaudes de la journée puis mortalité prématurée.
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Ne pas confondre
Sur les tubercules, les dommages causés par M. hapla peuvent être confondus avec ceux causés par la gale commune (Streptomyces scabies - lésions superficielles affectant l’épiderme et la couche de cellules sous-jacentes).
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Cycle vital/épidémiologie
Le nématode M. hapla hiverne dans les sols infestés, les plantes infectées et les tas de déchets (racines et tubercules). Leur dissémination est assurée par l’eau (ruissellement, drainage, irrigation), les plants contaminés, le sol, la machinerie, les outils et les travailleurs (mains et pieds). Meloidogyne hapla est un endoparasite sédentaire qui a six stades de développement soit un stade œuf, quatre stades juvéniles (larvaires) (J1 à J4) et un stade adulte. Tous les stades ont la forme d’un ver et sont mobiles (sauf stade œuf). Au printemps, les œufs permettent le développement du stade juvénile 1 (J1) dans l’œuf qui libère éventuellement le stade juvénile 2 (J2) dans le sol. Les J2 se déplacent dans un film d’eau, sont attirés par des exsudats racinaires et migrent vers les racines où ils piquent leur apex pour y pénétrer. Meloidogyne hapla envahit les racines lorsque la température du sol varie entre 5 et 35 °C (optimum entre 15 et 20 °C). Les J2 se logent ensuite dans la stèle où ils deviennent sédentaires et injectent des sécrétions dans les cellules périphériques pour stimuler la formation de cellules nourricières qui servent à son alimentation tout au long de son développement. Deux stades juvéniles (J3 et J4) se développent dans les racines. Les J4 relâchent, à travers leur vieille cuticule, un adulte, mâle ou femelle. Les mâles ont la forme d’un ver tandis que les femelles sont en forme de poire. Le mâle n’est pas requis pour la reproduction. La femelle pond ensuite ses œufs (entre 500 et 1 000) dans une matrice gélatineuse à l’intérieur ou à l’extérieur de la racine lorsque la température du sol se situe entre 15 et 30 °C (optimum entre 20 et 25 °C). Cette matrice gélatineuse protège les œufs et permet de les conserver sur une longue période. Les J2 qui sont libérés des œufs peuvent réinfecter les nouvelles racines ou entrer par les lenticelles des tubercules où ils vont se loger entre la pelure et l’anneau vasculaire pour établir leur site de nourriture et causer des taches brunes dans la chair. Plusieurs générations ont lieu au cours d'une saison. Meloidogyne hapla, contrairement aux autres espèces de Meloidogyne, se conserve dans les sols qui gèlent (stades œufs et juvéniles).
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Méthodes de lutte
Pour lutter contre M. hapla, un traitement nématicide dans le sillon peut être fait lors de la plantation, une rotation des cultures avec les céréales (blé, orge, avoine et seigle) et quelques graminées ainsi qu’un contrôle des mauvaises herbes. Lorsque c’est possible, récolter plus hâtivement, car les dommages aux tubercules par les nématodes ne surviennent pas avant la fin septembre et le début octobre et éviter les blessures aux tubercules lors de la récolte. Les dommages ne progressent pas en entrepôt. Faire identifier et dénombrer les nématodes dans des échantillons de sols, particulièrement les sols sableux, en acheminant un échantillon au Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. En cours de saison, un échantillon composé de sol et de racines peut être prélevé près des plants infectés pour vérifier la présence de nématodes. Pour M. hapla, le seuil de nuisibilité varie selon le type de sol.
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Traitements phytosanitaires Références et liens
Banks E. (Ed) (2004). Northern Root-knot Nematodes (Meloidogyne hapla). Dans Potato Field Guide - Insects, Diseases and Defects. Publication 823. Ministry of Agriculture and Food, Ontario. p. 113.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Nématode cécidogène du nord de la pomme de terre. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 274. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch16-pomme-de-terre.pdf)

Richard C. & Boivin G. (1994). Nématode cécidogène du nord de la carotte. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 82-84. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch6-carotte.pdf)

Stevenson W. R., Loria R., Franc G. D. & Weingartner D. P. (Eds) (2001). Root-Knot Nematodes. Dans Compendium of Potato Diseases. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 51-53.

https://www.agrireseau.net/documents/Document_96635.pdf

http://www.cabi.org/isc/datasheet/33244

http://ipm.ucanr.edu/PMG/r607200111.html

https://pnwhandbooks.org/plantdisease/host-disease/potato-solanum-tuberosum-nematode-root-knot
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