Les herbicides du groupe 5 inhibent la photosynthèse en bloquant le transfert d’électrons dans le photosystème II et le transfert de l'énergie lumineuse. Ils incluent les familles d’herbicides telles que les triazines, les phénylurées, les uraciles, les benzothiadiazoles et les nitriles. Trois des familles d’herbicides, soient les triazines, les phénylurées et les uraciles sont systémiques : elles peuvent être absorbées par le feuillage mais le sont le plus souvent par les racines et sont transportées dans toute la plante via les vaisseaux du xylème. Les nitriles et les benzothiadiazoles sont des herbicides de contact. Les herbicides du groupe 5 sont utilisés pour détruire les mauvaises herbes annuelles et vivaces.
Cas métribuzine - La métribuzine appartient à la famille des triazines. Les herbicides contenant de la métribuzine sont homologués dans la culture du soya, de la pomme de terre, du maïs, de l’asperge, de la tomate, de la carotte, le lupin blanc, de la gourgane, du bleuet et des arbres fruitiers. Cet herbicide est utilisé pour le contrôle d’un large éventail de dicotylédones et aussi des graminées annuelles. Lors d’application au sol, la métribuzine est absorbée rapidement par les racines et est rapidement transloquée via le xylème vers les tiges et les feuilles. L’absorption de l’herbicide dans la plante par l’application foliaire est modérée.
La métribuzine est très soluble dans l'eau et mobile dans les sols. Son potentiel de lessivage est élevé et peut donc contaminer l'eau souterraine. Comme elle résiste à l'hydrolyse, elle est très persistante dans l'eau souterraine. Ses deux principaux métabolites (la dicétométribuzine désaminée et la dicétométribuzine) sont mobiles dans les sols et présentent un potentiel de lessivage élevé. La métribuzine peut aussi contaminer l'eau de surface par ruissellement. La métribuzine et ses métabolites sont non volatils et peu susceptibles de se volatiliser.
Certaines cultures sont sensibles à la métribuzine (céréales, cucurbitacées, amarantacées, crucifères, etc.) et peuvent être endommagées si elles sont semées dans un sol traité à la métribuzine dans l’année de l’application ou l’année suivante.
Ailleurs dans le monde, des populations d’
amarante à racines rouges (
Amaranthus retroflexus) résistantes à l’atrazine ont aussi démontré de la résistance à la métribuzine et ont donc survécu au traitement herbicide. La résistance à la métribuzine de mauvaises herbes n’a jamais été observée au Québec.
La phytotoxicité par les triazines (dont la métribuzine) peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides appartenant aux benzonitriles, aux bipyridiliums, aux acides aryloxy phénoxy-carboxiliques et aux oximes. On peut aussi la confondre avec des causes environnementales ou pratiques culturales telles des brûlures causées par les engrais, une carence en azote, en zinc, en cuivre ou en molybdène, un semis superficiel, des taches foliaires bactériennes, le froid ou une sécheresse.
En cas de destruction prématurée d'une culture traitée avec de la métribuzine, ne pas implanter d'autres cultures que celles pour lesquelles cet herbicide est homologué et respecter un délai d'un mois après labour. Aussi, ne pas utiliser la métribuzine sur les terres noires. Enfin, afin de diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.