Les herbicides du groupe 4 regroupent les herbicides de type phytohormones de synthèse (ou régulateurs de croissance) et incluent les familles d’herbicides tels que les auxines synthétiques (phytohormones synthétiques ou acides phénoxy-carboxyliques), les acides benzoïques et les acides pyridiniques. Ces herbicides sont absorbés prioritairement par le feuillage mais aussi par les racines. Ils peuvent s'accumuler dans les zones de division cellulaire intensive (méristème, bourgeon, racine) et sont transloqués dans la plante via le xylème et le phloème. Ce groupe d’herbicide affecte la balance hormonale et la synthèse des protéines, entraînant une perturbation de la division cellulaire et de l’élongation, ce qui se traduit par une croissance anormale de la plante (ou malformation).
Plusieurs populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides du groupe 4 ont été retrouvées aux États-Unis; quelques populations au Canada (gaillet bâtard (
Gallium spurium), ortie royale (
Galeopsis tetrahit), kochie à balai
(Kochia scoparia), centaurée du Rhin
(Centaurea stoebe), moutarde des champs (Sinapis arvensis) et
carotte sauvage (Daucus carota)) mais aucune espèce résistante au Québec.
Cas dicamba – Le
dicamba est un herbicide, considéré comme un régulateur de croissance, utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes à feuilles larges, annuelles, bisannuelles et vivaces. Le dicamba est homologué dans la culture du maïs, des céréales, des prairies et du bleuet nain. Il peut être pulvérisé en prélevée ou en postlevée de la culture. Les herbicides régulateurs de croissance peuvent causer toute une variété d’anomalies de croissance chez les espèces sensibles, selon l’intensité d’exposition. Les symptômes de phytotoxicité se rapportant au dicamba sont des déformations (épinastie) de la tige et des pétioles, un renflement de la tige aux entre-noeuds et une élongation anormale de ceux-ci, et des feuilles en forme de cuillère. S'ensuit le jaunissement des points de croissance, le flétrissement et la nécrose des tissus. Parce que le dicamba est systémique, les symptômes qui lui sont attribuables apparaissent à la suite de la translocation du produit dans la plante, autant par le phloème que le par le xylème et particulièrement chez les plus jeunes feuilles, laquelle peut nécessiter d’un à trois jours. Les symptômes au champ présentent un gradient allant du plus au moins affecté, à mesure que l’on s'éloigne de la zone traitée.
La résistance des plantes au dicamba a été rapportée aux États-Unis avec deux espèces de mauvaises herbes (kochie à balai (
Kochia scoparia) et
laitue scariole (Lactuca serriola)) et chez trois espèces au Canada (
ortie royale (
Galeopsis tetrahit ), kochie à balai
(Kochia scoparia) et
moutarde des champs (Sinapis arvensis)).
La phytotoxicité par les auxines synthétiques (ou acides phénoxy-carboxiliques) peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides appartenant aux acétanilides, aux acides benzoïques, aux imidazolinones, aux sulfonylurées, aux dinitroanilines et aux thiocarbamates. On peut aussi confondre avec les dommages causés par l’application d’insecticide au sol, l’encroûtement du sol, une plantation trop ou peu profonde, la compaction du sol ou les nématodes.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.