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Comparaison entre un plant de pois vert (cv 'Tonic') sain et deux plants affectés. Les plants affectés ont une taille plus petite que le plant sain. Les jeunes feuilles et les vrilles correspondantes sont jaunes. Le plant le plus affecté est la moitié de la taille du plant témoin et les jeunes feuilles sont complètement brûlées. Les racines sont sans symptôme. Les dommages sont causés par une phytotoxicité à l’herbicide Callisto (mésotrione) à la suite du mauvais rinçage du réservoir du pulvérisateur. Les symptômes sont apparus entre 3 et 5 jours après le traitement.
La conseillère agricole mentionne que le producteur a réalisé des traitements à forfait dont un traitement était composé d’un mélange d’herbicides comprenant, entre autres, le Callisto. À la suite de ce traitement, le producteur a fait un traitement herbicide dans son champ de pois après avoir simplement rincé le réservoir du pulvérisateur au lieu de le laver. Presque tous les plants sont touchés sauf une petite parcelle qui n’a reçu aucun traitement herbicide. Dans le cas de la mésotrione, il est mentionné sur l'étiquette du produit que les cultures sont sensibles même à de très faibles concentrations.
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Les herbicides du groupe 27 sont des inhibiteurs de pigments. Ils sont communément appelés «bleachers» (javelisants) car ils causent une perte de coloration (ou absence de pigmentation). Les tissus des plantes atteintes pâlissent, deviennent blancs ou translucides. Plus précisément, ils affectent le cytoplasme des chloroplastes et inhibent l'enzyme p-hydroxyphényl pyruvate dioxygénase (HPPD), laquelle intervient dans la synthèse des plastoquinones. Ces herbicides incluent les familles des isoxazoles (ex.: Converge, etc.), des pyrazoles (ex.: Impact), des Pyrazolones (ex.: Armezon, etc.) et des tricétones (ex.: Callisto, etc.). Ces herbicides ont une action systémique. Suite à leur application, les espèces sensibles peuvent réussir à émerger, mais les plantules blanchies ne tardent pas à mourir. Les symptômes sont visibles 3 à 5 jours après une application de ce groupe de produit. Des pertes de rendement sont possibles lorsque les tissus sont fortement affectés.
Cas mésotrione - La mésotrione appartient à la famille des tricétones. Elle est homologuée dans la culture du maïs, du lin, de la canneberge, de l'asperge, du bleuet, de la rhubarbe, du millet, du sorgho et du gazon en plaques, afin de lutter contre les mauvaises herbes à feuilles larges. Cet herbicide est appliqué soit en prélevée ou en postlevée de la culture. En prélevée, la mésotrione est absorbée par les semences ou les plantes en émergence et transportée dans la plante via le xylème et le phloème. En postlevée, elle est absorbée par la tige ou les racines. Elle possède une action à large spectre sur les mauvaises herbes déjà levées mais aussi une action rémanente. Typiquement, les plantes sensibles à la mésotrione présentent un blanchiment (ou un jaunissement) internervaire, suivi d’une nécrose des tissus.
L’application de la mésotrione dans un soya ne tolérant pas les herbicides MGI (mésotrione-glufosinate-isoxaflutole) peut occasionner d’importants dommages à la culture, des pertes de rendement voire la mort de la culture. Sous certaines conditions, l’application en potlevée de l’herbicide Callisto (mésotrione) peut entraîner le blanchiment temporaire de la culture; les nouvelles pousses de soya ne sont pas affectées et les plants se rétablissent complètement.
La mésotrione est faiblement à modérément persistante dans les sols où elle est biodégradée, par les microorganismes, et plus rapidement en conditions anaérobies qu’aérobies. Son potentiel de lessivage est élevé, indiquant qu'elle est susceptible de contaminer l'eau souterraine par lixiviation.
Aux États-Unis, des populations d’
amarante tuberculée (
Amaranthus tuberculatus) et d’
amarante de Palmer (
Amaranthus palmeri) ont développé de la résistance au groupe 27, dont à la mésotrione. La résistance des mauvaises herbes aux herbicides du groupe 27 n’a été rapportée ni au Canada, ni au Québec.
En général, la phytotoxicité par la mésotrione peut être confondue avec celle associée à un autre produit phytosanitaire (ex. : Atrazine).
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.