Le fer est disponible dans le sol sous la forme Fe²⁺, Fe³⁺ et chélatée. Les formes ioniques sont peu abondantes dans les sols et les solutions nutritives. On retrouve surtout la forme chélatée. Le fer est l’élément mineur le moins mobile dans la plante. Il est absorbé par la zone apicale des racines. Il joue un rôle majeur dans la synthèse de la chlorophylle et des protéines et est impliqué dans la respiration et la fixation de l’azote.
 
La carence en fer est fréquente, mais mineure chez le bleuet en corymbe. Il faut demeurer vigilant à l’apparition des symptômes qui sont très caractéristiques. Outre le bleuet en corymbe, quelques légumes (asperge betterave, céleri, crucifères, épinard, haricot blanc, tomate), plusieurs plantes ornementales (azalée, calibrachoa, géranium, pensée, pétunia, rhododendron, etc.), la fraise, la luzerne, l’orge et le soya sont sensibles. Le pH est un élément clé dans l’absorption du fer et lorsqu’il est supérieur à 5,5 à 6,0, les plants sont sujets à cette carence. Les plants affectés sont généralement isolés au champ.

Feuille : jaunissement internervaire puis différentes anomalies de coloration (jaune vif, blanc, rose, rose orangé) apparaissant en premier sur les jeunes feuilles. Les feuilles sont plus petites. Quelques tiges feuillées peuvent être affectées par plant.

Fruit : petits et mûrissement inégal.
 
Racine : l’élongation cesse, la zone apicale s’élargit et les poils absorbants prolifèrent.

Cette carence peut être confondue avec une carence en manganèse (Mn - présence de taches nécrotiques entre les nervures), en azote (N – sur feuilles plus âgées), les excès d’eau dans le sol et des dégâts causés par le hanneton commun (Phyllophaga anxia - présence du ravageur).

La carence en fer est répandue dans les sols calcaires, mal drainés ou lourds, riches en phosphore (P), en nitrates (NO₃) ou pauvres en matière organique, lorsque le chaulage est excessif et le pH du sol est trop élevé ( (> 5,5 à 6,0). La carence en fer peut faire augmenter l’absorption du manganèse (Mn) parfois à des seuils toxiques.

Pour prévenir la carence en fer, il faut implanter la bleuetière dans un sol bien drainé ayant un pH favorable au développement des plants (plus acide qu’alcalin). Les sulfates, le potassium, l’urée et l’azote ammoniacal abaissent le pH du sol autour des racines et favorisent l’absorption du fer. Cette carence peut être corrigée en appliquant au sol ou au substrat du fer sous la forme chélatée. Une application foliaire de sulfate de fer est également une alternative au traitement racinaire.

Caruso F. L. & Ramsdell D. C. (Eds) (1995). Nutritional Disorders - Iron. Dans Compendium of Blueberry and Cranberry Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 66.
 
Foth H. D. & Ellis B. G. (1988). Essential Micronutrients - Iron. Dans Soil Fertility. John Wiley& Sons. p. 146-147.
 
Lambert L. (2007). Carence en fer chez le bleuet en corymbe. Dans Guide des carences, désordres et problèmes de phytotoxicité du fraisier, du framboisier et du bleuetier. CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec). p. 133-136.

http://www.spectrumanalytic.com/support/library/ff/Fe_Basics.htm