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  1. Polluant gazeux (Ozone (O3)) - Soya

Anomalies de coloration variées sur feuilles de soya

Bruno Maltais - MAPAQ

© Bruno Maltais - MAPAQ

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Sur des plants de soya, les feuilles basales et médianes montrent un jaunissement et un brunissement entre les nervures à la face supérieure. Les jeunes feuilles vertes commencent à montrer du bronzage entre les nervures. Ces symptômes sont caractéristiques de dommages causés par l’ozone (O3).
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Généralités
L’ozone est un polluant de l’air qui a des propriétés oxydantes sur les végétaux. En milieu rural, l’ozone est formé par un complexe de réactions photochimiques impliquant l’action du rayonnement solaire sur les oxydes d’azote (NOx) et les hydrocarbures (gaz d'échappement des automobiles et de la combustion des combustibles fossiles) transportés des grands centres urbains. Les dommages causés sont souvent associés à une zone de haute pression avec des masses d’air immobiles et un temps brumeux qui amènent des concentrations atmosphériques d’ozone supérieures à 60 ppb pendant au moins 2 heures. Les journées très ensoleillées sont propices à l’ozone. À cause des vents, la concentration en ozone est souvent plus élevée en milieu rural qu’urbain.
 
L'ozone pénètre dans les feuilles par les stomates lors d'un échange gazeux normal. Il cause des retards de croissance et rend les plantes plus sensibles aux maladies et aux insectes. Ce problème non parasitaire est difficile à diagnostiquer puisqu’il est causé par des gaz invisibles. Le recours aux relevés d’ozone par les différentes stations météo est très utile. Le soya, le haricot vert, le haricot blanc, le concombre, la laitue, la pomme de terre, le radis, le rutabaga, l'épinard, le maïs sucré, la tomate et la vigne sont très sensibles à l’ozone. Le haricot blanc peut être utilisé comme plante indicatrice du niveau de dommages à l’ozone à cause de sa très grande sensibilité. Il a été démontré que les plantes dicotylédones sont plus sensibles aux pertes de rendement causées par l'ozone que les plantes monocotylédones. Les dommages d’ozone apparaissent essentiellement en juillet et en août. Les pertes imputées à l’ozone peuvent atteindre 23 % selon le cultivar, la saison et la localisation. Les symptômes apparaissent en zone. Les dommages sont occasionnels et mineurs.
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Symptômes
Le type et la gravité des dommages dépendent de plusieurs facteurs, notamment la durée et la concentration de l'exposition à l'ozone, les conditions météorologiques et la sensibilité des plantes.

Feuille : présence de petites mouchetures (< 1 mm de diamètre), d’anomalies de coloration ( beige, blanchiment, jaunissement, rougissement, bronzage au reflet métallique) et de brûlures. Parfois dépérissement des feuilles. Les symptômes se manifestent généralement entre les nervures à la face supérieure et traversent rarement le limbe. Les feuilles basales et médianes sont plus sensibles que les jeunes feuilles. Les feuilles deviennent à nouveau résistantes une fois qu'elles sont rendues à maturité complète.
 
Plant : ralentissement de la croissance et mort prématurée.
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Ne pas confondre
Les dommages d’ozone peuvent être confondus avec la cercosporose tardive (Cercospora kikuchii) ou la sénescence naturelle des feuilles. Dans le cas de la cercosporose tardive, le champignon se développe sur les feuilles sénescentes sous la forme de petites lésions rouges (< 1 mm) et des plages rouges longeant les nervures. Par contre, cette maladie est plutôt rare au Québec. La sénescence naturelle débute par un jaunissement des vieilles feuilles puis progresse vers le haut des plants (incluant les jeunes feuilles). Les feuilles jaunes finissent par brunir et tomber au sol.
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Conditions favorables
Les plantes sensibles à l’ozone sont influencées par différents facteurs liés à l’environnement ou à la croissance des plantes. Cette sensibilité est accrue lorsque l'humidité relative est élevée, les journées sont très ensoleillées, le sol renferme un niveau optimal d'azote et que l'eau est disponible pour la plante. La durée de l’exposition au polluant, l’espèce végétale et son stade de développement influencent les dommages sur la culture.
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Prévention
Pour prévenir les dommages causés par l’ozone, il faut maintenir la vigueur des plants (irrigation en période de sécheresse, éviter les blessures, fertilisation adéquate, sol bien drainé et non compacté) et réduire les émissions de la source lorsque cela est possible. Aucun cultivar de soya n’est résistant mais certains sont tolérants.
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Références et liens
Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Bronzage (dommages par l’ozone) chez le haricot. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 198.
 
Hartmann G. L., Rupe J. C., Sikora E. J., Domier L. L., Davis J. A. & Steffey K. L. (Eds) (2015). Air Pollutant Injury - Ozone. Dans Compendium of Soybean Diseases and Pests. 5e éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 165.

http://www.agrireseau.qc.ca/lab/documents/Bilan%20maladie%20soya%202006-2010.pdf

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/01-016.htm

http://www.aces.edu/pubs/docs/A/ANR-0913/ANR-0913.pdf

https://www.agrireseau.net/documents/Document_90587.pdf
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