Les microfissures observées à la surface des fruits sont de nature physiologique comme le microfendillement ('russeting') ou sont liées à des stress (facteurs environnementaux ou des phytotoxicités). En plus de la tomate, ces microfissures physiologiques affectent également l’épiderme de certains fruits (pomme, poire) et légumes (poivron, pomme de terre). Les cultivars de tomate à gros fruits sont plus fragiles. Les fruits au stade de développement mature vert sont plus susceptibles étant donné la perte d’élasticité de l’épiderme. Le microfendillement est généralement observé 3 semaines avant le début de la récolte. Le microfendillement affecte l’apparence esthétique de la tomate et cause des pertes de rendement importantes pouvant atteindre le tiers de leur production en fruits. Il favorise l’entrée de microorganismes secondaires et diminue la durée de conservation des tomates en entrepôt. L’incidence et la sévérité du microfendillement sont plus importantes durant les mois d’été (mai à septembre). Les microfissures physiologiques sont assez fréquentes et sévères.

Fruit : présence de microfissures (1 à 2 mm) généralement localisées dans la région pédonculaire. Le fendillement est de petite taille et peu profond ce qui confère à l’épiderme un aspect rugueux. Dans les cas sévères, toute la surface du fruit est affectée et l’épiderme devient d’aspect liégeux.

Le microfendillement peut être confondu avec les fentes de croissance (macrofendillement) qui sont plus longues, plus profondes et de type radial ou circulaire.

Le microfendillement est causé par un ensemble de facteurs climatiques, physiologiques et par les pratiques culturales.
 
Les principaux facteurs climatiques impliqués réfèrent aux grands écarts de température, d’humidité ou d’irrigation entre le jour et la nuit qui favorisent la condensation sur les fruits ou la pression racinaire. Le microfendillement est également lié au soleil, au chauffage ou à la luminosité. Les fruits exposés au soleil, situés près des sources de chauffage ou qui reçoivent une luminosité trop élevée ont une pelure plus épaisse, donc moins élastique, qui se brise plus facilement sous la force de la pression interne des fruits.
 
Les principaux facteurs physiologiques impliqués sont liés à l’élasticité et l’épaisseur de l’épiderme et aux mouvements rapides de l’eau et des sucres vers les fruits. En serre, les fruits sont récoltés lorsqu’ils sont encore verts. À ce stade de développement, le contenu en acide est élevé, ce qui diminue l’élasticité et la résistance de l’épiderme. Un contenu en sucre élevé nécessite un plus grand apport en eau et occasionne une hausse de la pression appliquée contre l’épiderme, ce qui accroit la tendance au microfendillement.
 
Les principales pratiques culturales impliquées sont liées à la variation et le moment de l’irrigation. Une irrigation excessive ou réalisée trop tôt le matin ou trop tard en journée est à proscrire, car elle crée une pression racinaire trop forte et dirige plus d’eau vers les fruits. Les autres pratiques culturales concernent une faible charge en fruits, tout facteur blessant ou nuisant au développement du système racinaire, un effeuillage sévère et une salinité trop basse qui favorise une absorption de l’eau.

Pour prévenir le microfendillement, il faut contrôler la vigueur des plants et les conditions qui stimulent une croissance rapide des fruits. Maintenir des plants en santé avec un beau système racinaire, une salinité assez élevée dans le terreau, utiliser les variétés de tomate qui ont un épiderme plus mince, assurer une gestion du ratio fruit : feuille selon la luminosité de la saison et récolter les fruits dès qu’ils sont prêts. Éviter la pression racinaire ou la condensation sur les fruits et les pré-nuits excessives.

https://www.agrireseau.net/documents/Document_95608.pdf

http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/22646/ch01.html#d0e250

http://ephytia.inra.fr/fr/C/5347/Tomate-Microfissures-physiologiques-des-fruits